LE LONG DE LA VIA DOMITIA...

LVGDVNVM - L'amphithéâtre des Trois Gaules...

Ce monument intègre le sanctuaire fédéral des Trois Gaules dédié, depuis l'an 12 avant notre ère, au culte de Rome et  d'Auguste. C'est en ces lieux que se réunissaient, le 1^er août de chaque année, pour la fête de Lug, les délégués des 60 tribus gauloises d'Aquitaine, de Belgique et de Lyonnaise.

C'est sous le règne de Tibère qu'a lieu la construction de l'amphithéâtre, comme en témoigne cette inscription dédicatoire. Celle-ci nous révèle que le grand prêtre Caius Iulius Rufus, à l'aide de ses propres deniers, entreprit la construction d'un amphithéâtre comprenant un podium.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Puis, agrandi en 120 de notre ère, sous Hadrien, sa capacité d'accueil avoisinait les vingt mille places. De nombreuses parties sont encore visibles comme, ici, le canal et le mur du podium qui séparait l'arena (l’arène) de la cavea (les gradins).

Photos : Vue d'ensemble de l'Amphithéâtre des Trois Gaules et vestiges encore visibles - Colline de la Croix-Rousse ;
Titulus dédicatoire de l'amphithéâtre - Musée gallo-romain de la colline de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - Le théâtre antique de Fourvière...

Sur la colline de Fourvière, nous découvrons l'un des plus anciens théâtres gallo-romains. Son édification débute vers 15 avant J.-C., sous le règne de l'empereur Auguste. Il est ensuite agrandi au IIème siècle de notre ère, en même temps que la construction de l'Odéon, tout près. Une troisième volée de gradins, d'une dizaine de mètres de profondeur est ainsi ajoutée portant son diamètre à 108,50 mètres, doublant ainsi la capacité d'accueil qui atteint les 10000 places.

 

 

 

 

L'accès au monument pouvait également se faire par une rue située juste au-dessus. Une petite place était aménagée face à l'entrée centrale.

 

Comme sur la plupart des théâtres et amphithéâtres antiques, un velum protégeait les spectateurs du soleil. Cet élément "in situ", sur lequel reposait un des mâts, en est le seul vestige.

Photos : Théâtre antique - Site archéologique gallo-romain de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - Un petit théâtre reservé à la musique... L'Odéon...

Adossé à la colline de Fourvière, tout comme le théâtre, situé tout près, l'Odéon a gardé tout son charme. C'est dans cette ambiance que se jouaient les spectacles de musique ou encore de déclamation. Plus petit que le théâtre, il pouvait contenir 3000 spectateurs. Ces derniers prenaient place sur les gradins dont la partie supérieure a disparu.

 

 

 

 

 

L’orchestra, réalisé en opus sectile et aujourd'hui restauré, présente un des plus beau pavement de la Gaule romaine. La provenance des marbres, de tout le pourtour méditerranéen, témoigne de la grande richesse de la cité à  cette époque.
Ici se côtoient porphyre vert, de Grèce ; marbre violet et vert, de Turquie ; porphyre rouge et roches granitiques, d’Égypte ainsi que marbre jaune, de Tunisie.

 

 

 

 Photos : L'Orchestra de l'Odéon - Site archéologique gallo-romain de Fourvière (Lyon - Rhône)

NOVIOMAGVS... Le théâtre gallo-romain...

Le théâtre gallo-romain, daterait de la seconde moitié du 1er siècle de notre ère, mais l'absence d'études plus précises rend cette approximation incertaine. Il n'a été que partiellement fouillé cependant, la restauration, de bonne facture, de la maçonnerie apparente nous facilite l'approche du monument antique.

  Sur la photo ci-contre nous apercevons, effleurant le sol, la base du mur de scène. Le mur au second plan, construit en réemployant les éléments du théâtre date, lui, du Moyen-Âge.

       Le parement extérieur présente un bel opus mixtum, constitué de moellons réguliers et de briques ou encore, en divers endroits, de tegulae (tuiles antiques).
         C'est en empruntant le vomitorium que le public avait accès à l'édifice. Au nombre de 7, ils permettaient aux quelques 3000 spectateurs d'accéder à la cavea (gradins).

Photos : Le théâtre antique - Site archéologique de Brion (Saint-Germain d'Esteuil - Gironde)

BVRDIGALA... L'amphithéâtre gallo-romain...

Aujourd'hui surnommé Palais Gallien, il n'est ni un palais, ni de l'empereur Gallien mais bien un amphithéâtre de la BVRDIGALA romaine.
La porte dite "du Couchant", qui se situe au Nord-Ouest, est la seule partie du monument encore debout. Construit en opus mixtum,  il pouvait accueillir 15000 personnes sur ses gradins en bois.
La vue aérienne nous permet de le situer dans la ville et de l'admirer dans son entier car son empreinte dans les constructions actuelles est encore très nette.

Photos : L'Amphithéâtre gallo-romain - Bordeaux (Gironde).

ARELATE - L'amphithéâtre gallo-romain (Suite)...

   

 

 

Un autre amphithéâtre romain vient de subir une remarquable rénovation ; il s'agit de l'amphithéâtre d'Arles. Communément appelé "Les Arènes", il pourrait également porter le nom d'Amphitheatrvm Flavivm puisque, comme le Colisée,  sa construction date de l'époque flavienne. De dimensions plus modestes, il comptait deux niveaux d'arcades surmontés d'un attique, aujourd'hui disparu.

Tout comme l'amphithéâtre de Nîmes, sa transformation, au Moyen-Âge, nous a laissé de nombreux témoins. Nous pouvons encore y apercevoir deux tours de fortification, des aménagements construits dans le vide des arcades du second niveau,  ainsi que les traces laissées par les charpentes des maisons appuyées contre le mur extérieur du monument.

Photos : Amphithéâtre gallo-romain - Arles (Bouches-du-Rhône)

AMPHITHEATRVM FLAVIVM (Le Colisée)... Suite...

"Nous montâmes pour cet effet en carosse dans le dessein de sortir de la ville. Mais ayant passé par hasard près du Colisée, un mouvement d'admiration que je fis involontairement à la vue de cet édifice et que Monsieur N.. remarqua, lui fit aussitôt arrêter le cocher, auquel il dit de nous en faire faire lentement le tour. Il y aurait de la cruauté, ajouta-t-il en m'adressant la parole, à vous priver d'un plaisir auquel vous me paraissez extrêmement sensible ; c'est ce qui m'a fait prendre la liberté de donner cet ordre à votre domestique.
Après l'avoir remercié de sa bonté et de sa complaisance, je regardais avec beaucoup d'attention cet édifice qui parait avoir été bâti pour durer autant que le monde. Je n'en ai jamais en effet vu de si solide. Il est situé au milieu de la ville, de figure ronde par dehors, quoiqu'il soit ovale en dedans, et d'une hauteur prodigieuse. Trois grands étages, dont les arcades et les fenêtres sont larges et fort hautes, forment le corps extérieur de cet édifice, dont la circonférence est de seize cents douze pieds ; et au dessus de ces trois étages s'élève encore une muraille fort haute, percée, de distance en distance, par plusieurs grandes fenêtres. Tout ce vaste bâtiment est de pierres Tiburtines, et chaque arcade et fenêtre est ornée de deux belles colonnes. Toutes ces colonnes sont d'un ordre différent, selon les divers étages où elles sont placées. Celle du premier, ou d'en bas, sont d'ordre Dorique ; celles du second sont Ioniques ; l'Ordre Corinthien distingue celles du troisième ; enfin celles du dernier étage sont de l'ordre que l'on appelle composite. Ces quatre étages étaient comme séparés par quatre grandes corniches, qui régnaient tout autour de cet édifice dont elles relevaient encore la beauté. Autant qu'on est charmé de voir les beaux restes de cet amphithéâtre, autant est-on affligé de le voir dans l'état où il est aujourd'hui, surtout lorsqu'on sait que ce ne sont, ni les injures du temps, ni la fureur et les ravages des barbares, ni cinq ou six embrasements qu'il a essuyés, et auxquels il avait constamment résisté, qui en ont détruit la partie qui y manque, mais les mains de ceux-mêmes qui devaient veiller le plus soigneusement à sa conservation. En effet Monsieur N.... m'apprit que cet édifice subsistait encore dans son entier il y a deux cents ans. On le verrait encore dans le même état, comme il est aisé d'en juger par ce qui en reste, et qui est, pour ainsi dire, encore dans sa première beauté, si le Pape Paul III, qui régnait alors et qui était extrêmement avare, voulant épargner son argent, n'en avait pas fait démolir une partie pour en faire construire ses deux palais Farnèse, et quelques autres bâtiments ; en quoi il fut imité par quelques-uns de ses successeurs possédés du même vice. C'est ainsi qu'un des plus beaux chefs-d’œuvre de l'art, après avoir échappé aux ravages du temps et à une multitude presque innombrable de fléaux dont Rome a été désolée dans la décadence de son Empire, a succombé sous l'avarice de ses souverains sacrés, qui auraient du employer, au contraire, une partie de leurs trésors à sa conservation..."

Gravures et Textes : Le voyageur instructif et amusant ou mémoires du Comte de B... (1764)

AMPHITHEATRVM FLAVIVM (Le Colisée)... Suite...

Le dernier étage, l'attique, était formé d'un mur haut percé de fenêtres. Chacune d'elles était entourée de deux pilastres rectangulaires, d'ordre corinthien.

 

Juste au-dessus des fenêtres et entre chaque pilastre, on peut apercevoir trois éléments en relief qui s'alignent parfaitement avec les trous situés sur le haut de l'attique. Il s'agit là, en fait, de consoles qui soutenaient les mâts du VELVM, immense toile tendue sur les gradins qui protégeait les spectateurs du soleil comme de la pluie.

Des bornes, situées à l'extérieur de l'édifice, étaient alignées sur chacun des mâts et devaient jouer un rôle important dans le fonctionnement du VELVM. Ainsi, selon le temps qu'il faisait, on pouvait déployer ou replier la portion de toile correspondante.

Photos : L'Amphithéâtre Flavien - (Rome - Italie)

AMPHITHEATRVM FLAVIVM (Le Colisée)...

Contrairement au théâtre, de conception grecque, l’amphithéâtre est une pure invention romaine. De forme elliptique, l'équivalent de deux théâtres accolés, il est constitué d'une arène recouverte de sable (ARENA), entourée de gradins (CAVEA). Le plus grand jamais construit dans la Rome antique est l’amphithéâtre Flavien (AMPHITHEATRVM FLAVIVM) qui prendra le nom de Colisée au Xème siècle, en référence à une statue colossale qui s'élevait encore à proximité.

 

 

Haut d'une cinquantaine de mètres, il s'élevait sur trois niveaux d'arcades surmontés d'un attique. Les piédroits des arcades sont décorés de demi-colonnes engagées surmontées de chapiteaux de styles différents à chaque niveau. Ainsi, le premier était orné de l'ordre Dorique, le second du Ionique et le troisième du Corinthien.

Photos : L'Amphithéâtre Flavien - (Rome - Italie)

VIA APPIA (4ème partie) - Le CIRCVS MAXENTIVS...

"Derrière cette enceinte sont les restes d'un Cirque antique, que l'on appella CIRQUE DE CARACALLA , et que quelques antiquaires ont attribué à l'Empereur Gallien , ou à Symmachus , Préfet de Rome . Cependant les dernières fouilles , qu'y a fait pratiquer le Duc de Bracciano Mr. Torlonia , qui est le possesseur du fond , ayant découvert une ancienne inscription de la dédicace de cet édifice , ont assuré que fut sous le Tyran Maxence , qu'a été construit ce Cirque , et dédié à son fils Romulus , déjà mort et déifié par son père . C'est aux soins du savant Professeur Mr. Nibby que nous devons une découverte si intéressante , et qu'il a rendue beaucoup plus utile par ses diligentes illustrations . Quoique les parties de cet édifice soient presque toutes en ruines , il est néanmoins aujourd'hui le plus entier de tous les Cirques ; et assez conservé pour donner une idée juste de ces sortes de constructions Romaines , destinées à la course des chars . C'était un grand quarré-long, terminé cependant en demicercle du côté de l'Orient , au milieu duquel était une ligne de maçonnerie élevée , appellée Spina , ornée de statues , de l'obélisque qui décore actuellement la grande fontaine de la place Navone , de quelques autels , où se faisaient les sacrifices , qui précédaient les jeux , et de bornes appellées Metae ; qui étaient placées  à ses deux extremités  et autour lesquelles tournaient les chars. On y remarque autour les murs sur lesquels étaient les gradins pour les spectateurs , les portiques où l'on se retirait en temps de pluye , la gran porte qui servait d'entrée principale dans l'arène ;
deux tours parmi lesquelles étaient placées les douze prisons d'où sortaient les chars pour commencer la course , et c'est de ces tours que tout ce côté du cirque prenait le nom d'Oppidum . Il y a aussi à remarquer dans la construction beaucoup de grands pots de terre cuite , qu'on a placés dans le massif des voûtes pour les rendre plus légères."

Textes : La ville de Rome ou description de cette superbe ville et de ses environs. (Nouvelle édition, rectifiée et augmentée par Étienne Piale, peintre et archéologien - Tome I - 1826)