Au cours des guerres de Religion, le contrôle du sel, qui permet de solder les troupes en campagne, fait de Peccais un enjeu acharné des factions. Construit en 1569 pour protéger douaniers et soldats, pris et repris avec Aigues-Mortes en 1577, le fort est abandonné aux protestants comme place de sûreté en 1598 (édit de Nantes), avec une garnison fixée à dix-huit hommes. Rendu lors de la paix d'Alès (1629), il est reconstruit pour son gouverneur Charles de Saint-Simon, oncle du mémorialiste, par le grand ingénieur Pierre d'Argencourt.
Le fort est le fruit de cette reconstruction globale du second quart du XVIIème siècle ; mais la forme des quatre bastions, dont le tracé des flancs évolue de l'angle droit à la diagonale pour flanquer le bastion collatéral, montre que la reconstruction a intégré les témoins des formes antérieures.
Réactualisé au milieu du XVIIIème siècle par l'ingénieur Jean-François Mareschal, le fort est abandonné à la Révolution, mais reprend du service au cours de la dernière guerre, compte tenu de sa proximité du littoral : l'occupant y installe plusieurs abris et blockhaus.
Magistral résumé de l'histoire de la fiscalité d'État et de celle de la fortification bastionnée avant Vauban, le fort est en attente de sa mise en valeur.




Photos : Le Fort de Peccais, en Camargue. (Aigues-Mortes - Gard)
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