En empruntant l'autoroute du soleil (A8) entre Aix-en-Provence et Saint-Maximin-La-Sainte-Baume, nous longeons la montagne de la Sainte-Victoire et la Via Aurelia. En regardant vers le nord-est, nous pouvons apercevoir le petit village de Pourrières. Tout semble si paisible aujourd'hui et pourtant...
C'est ici, au beau milieu de la plaine que s'est joué, en 102 avant Jésus-Christ, le sort de la civilisation romaine... En marche vers Rome, la formidable effervescence de tout un peuple, conduit par leur chef : le teuton Teutobodus, a été stoppée ici par les légions romaines sous les ordres du Consul Caïus Marius, oncle de Jules César.
En moins d'une journée, dans un combat à l'arme blanche, près de 200 000 hommes y ont trouvé la mort.
Ce qui fait de cette bataille la plus courte et la plus sanguinaire livrée sur le sol de France.
"Les massaliens fermèrent leurs vignes de haies faites d'os de morts et les corps étant pourris et consumés dessus leurs champs par les grandes pluyes qui tombèrent dessus l'hiver ensuivant, les terres en devinrent si grasses, et en pénétra la gresse si profond en dedans, que l'esté ensuivant elles rapportèrent une quantité incroyable de toutes sortes de fruits."
Texte de Plutarque (Traduction d'Amyot).
Comme celui de Sommières, sa construction a très certainement débuté sous l'empereur Tibère, au Ier siècle de notre ère. Il permet de traverser la Bénovie, un affluent du Vidourle...
Admirablement restauré vers la fin du XIXème siècle, sa largeur a été doublée et une arche supplémentaire a été ajoutée rive droite, permettant ainsi à la circulation moderne de l'emprunter...
Les avant-becs ne sont plus visibles car effacés sous la maçonnerie moderne, côté amont... Les ouïes d'évacuation de l'eau ont été bouchées...
A proximité, la porte de la ville médiévale...
En passant sous le pont, nous pouvons apercevoir, côté ville, la septième arche en partie prise dans la maçonnerie actuelle.
Si nous pénétrons par la porte de l'enceinte médiévale, nous nous trouvons entre la sixième et la septième arche...
En prolongeant nos pas à l'intérieur de la ville, nous sommes toujours sur le pont... et en empruntant le petit passage, à gauche, nous descendons vers la place du marché...
Arrivés aux pieds de l'escalier, nous pénétrons sous la première arcade à droite, sous laquelle nous pouvons admirer la cinquième arche du pont, toujours d'origine...
Le pont dans son entier, tel qu'on pouvait le voir, il y a 2000 ans...
L'enceinte romaine est toujours bien visible, et plusieurs tours sont encore "in situ" et dans un état de conservation exceptionnel, en partie, bien sûr, grâce aux différentes restaurations de qualité dont elles ont bénéficié au cours des siècles...
Une visite nocturne aux pieds d'une muraille de plus de 2000 ans... Cela vous tente ?... Vous serez sous le charme...
Au tout début de notre ère, la voie romaine de Nemausus à Tolosa (Nîmes-Toulouse) doit traverser le Vidourle, dont les eaux capricieuses descendent des Cevennes. On décida donc, sous Tibère, d'y construire un pont suffisamment long pour en permettre la traversée en toutes saisons.
C'est ainsi, qu'en 19 après JC, un pont de 17 arches fut jeté sur le Vidourle...
De nos jours, seules 7 arches sont traversées par le fleuve... Mais toutes sont encore bien là... sous la chaussée actuelle...
Traversant du nord au sud le territoire helvien en passant par sa capitale Alba, cette voie reliait Valence à Nîmes... Ici, le milliaire XXXIII, découvert en 1853 près de Barjac (Gard), était dédié à Antonin-Le-Pieux...
Un des rares milliaires, visible au Musée Archéologique de Nîmes, qui ne provient pas de la Via Domitia...
A l'époque romaine, la chaussée était certainement pavée mais, dès la fin de l'antiquité, le manque d'entretien ainsi que le passage incessant des attelages ont profondément dégradé l'ouvrage jusqu'à en user les deux tiers des claveaux...
Des quatre lions placés en acrotère, seul celui au sud-est est antique. Les trois autres ont été réalisés, au XVIIIème siècle, par J.P. CHASTEL...
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