LE LONG DE LA VIA DOMITIA...

En quittant Baeterrae, par la route de Bessan...

C'est par la D28, qui pérénnise la Via Domitia que nous quittons Baeterrae...

En passant par Saint-Jean de Libron...

La toponymie routière...

Lors de la recherche d'une voie antique, il est nécessaire de tenir compte de nombreux paramètres et le plus important d'entre eux est, bien sûr, la reconnaissance sur le terrain. A cela peut s'ajouter l'étude des compoix, des cadastres et des photos aériennes. Un autre indice dont on peut tenir compte est l'hodonyme (du grec hodos : itinéraire), pour conforter une hypothèse, par exemple.
A l'époque gallo-romaine, les noms de lieux sont essentiellement basés sur les bornes milliaires : Quart pour le quatrième milliaire, Quint pour le cinquième, Sixte pour le sixième, Septime pour le septième...etc...
C'est au Moyen-Age que la plupart sont apparus, ainsi l'estrade, estra ou estrée dérive du latin via strata : la chaussée sur laquelle on a étalé un revêtement. La via calciata, la voie foulée aux pieds (calx) est devenue chaussée ou caussade. Les cols et défilés sont devenus pas et pertus. Comme ils étaient souvent difficiles à franchir, ils s'appelaient plutôt malpas et malpertus. Les pendaisons des condamnés sur le bord des chemins nous a donné les justices, potences, fourches. Les établissements religieux où l'on hébergeait malades et pélerins nous ont donné Madeleine, Malautières, Mas Dieu.
Les voyageurs du Moyen-Age s'arrêtaient dans les tavernes *, les logis **, les auberges ***, et les hostelleries ****(nos quatre étoiles modernes)...

Un intérêt planétaire...

Nous remercions nos visiteurs de l'étranger pour l'intérêt qu'ils portent à la Via Domitia. En effet, cette semaine, nous avons eu la visite des Etats-Unis, de la Belgique, de l'Angleterre, de l'Espagne et de la Suisse...

Merci à vous tous, en espérant que vous nous ferez l'honneur d'une nouvelle visite très prochainement...

VIA DOMITIA - La traversée du Lez...

C'est en descendant du Mas de Bourgade que la Via Domitia arrivait sur les rives du Lez, qu'elle traversait quelque part par ici... Avant de se hisser sur le Puech où s'élevait l'Oppidum de Sextantio (Castelnau-Le-Lez)... Malheureusement, Je n'ai toujours pas trouvé les piles du pont antique... La prochaine fois... Peut-être...

L'absence de pont sur le Lez n'a pas l'air de poser de problème...

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Comme la nature est belle, au printemps...

La légende d'Héraklès (4ème partie)...

Ayant quitté la fontaine de la future Némausus, notre héros arrive sur la rive du Rhône où il cherche un passage facile pour son immense troupeau. Il décide donc de le traverser à la pointe de son delta. Mais l'impétueux courant aura raison d'un grand nombre de taurillons et génisses qui, exténués, finissent par se laisser porter par les eaux.

C'est sur l'île de la Camargue qu'ils s'échouent où ils reviennent à l'état sauvage. Aussi, lorsque vous la traverserez et rencontrerez des taureaux, ayez une petite pensée pour leurs ancêtres car vous aurez sous les yeux les descendants du cheptel de Géryon...

A suivre...

La légende d'Héraklès (3ème partie)...

Continuant sa route vers Mycènes, quelques jours suffisent à notre héros pour atteindre le Vidourle. Un peu après l'avoir traversé, il fait une halte au pied d'une colline sacrée.
A cet endroit, l'eau coule en abondance et son troupeau peut s'y abreuver et se reposer en toute quiétude. Les nymphes protectrices de la fontaine, dont la nudité ne laissent pas Héraklès indifférent, acceptent qu'il choisisse l'une d'entre elles pour une divine union nocturne, sous la lune. Il s'en suit la naissance d'un garçon, le petit-fils de Zeus, que l'élue d'une nuit avait secrètement espéré et auquel elle donna le nom de Nemausus.

Il donnera ensuite son nom à la ville grecque qui s'implantera au pied de la colline. Il aura cinquante-neuf demi-frères, les Héraklides, qui symboliseront la fondation par les Ioniens de comptoirs sur tout le pourtour de la Méditerranée.

A suivre...

La légende d'Héraklès (2ème partie)...

Poussant son troupeau depuis plusieurs semaines, Héraklès arrive sur les terres des Bekrydes, une peuplade qui vivait au pied de hautes montagnes. Ses exploits l'ayant précédé, il est accueilli en héros et le roi Bebryx le convia à un somptueux festin. Le vin coulait à flot et c'est la fille du souverain, elle-même, qui remplissait la coupe de notre demi-dieu. Alors, une complicité commence à naître entre les deux adolescents et une fois tous les convives endormis et les serviteurs partis, le fils de Zeus et d'Alcmène lui tend sa main qu'elle ne refuse pas. Nos deux jeunes amants se retirent à l'écart de tous et là, sans plus aucune retenue, laissent aller leur corps en une longue étreinte passionnée. C'est seulement aux aurores que le couple se sépare de peur d'être découvert et que notre héros quitte son hôte et reprend sa route. Quelques mois plus tard, la jeune fille ne pouvant plus cacher ses formes et pour ne pas subir les pires colères de son père, décide de quitter son peuple et de gagner la montagne. Là, après de longues journées d'errance, elle expire dans une clairière en mettant au monde un enfant mort-né. Elle s'appelait Pyrène...

"Afin que ton nom, ma chère Pyrène, soit conservé à jamais par les hommes qui peupleront cette terre, ces montagnes dans lesquelles tu dors pour l'éternité, s'appelleront dorénavant : Les Pyrénées."

A suivre...

La légende d'Héraklès (1ère partie)...

Depuis que l'homme s'est installé autour du bassin méditerranéen, ses pieds n'ont cessé de fouler le sol du territoire situé entre les Pyrénées et les Alpes. Ainsi, la Via Domitia n'est pas vraiment une réalisation ex nihilo car de nombreux tronçons de sa chaussée reposent, en fait, directement sur les restes d'un chemin préromain qui 2000 ans plus tôt formaient déjà la Via Heraklea, en souvenir d'Héraklès (Hercule pour les Romains).

L'un des douze travaux d'Hercule, le 10ème, consistait à se rendre dans le delta du Baetis (l'actuel Guadalquivir), afin d'y tuer Géryon, un géant sanguinaire et de s'emparer de son troupeau de boeufs. Ce géant possédait trois têtes et le fils d'Alcmène devait toutes les trancher d'un coup sinon elles repoussaient. Aussi, il fit faire un moulinet à sa célèbre massue en bois d'olivier et un seul coup suffit pour décapiter le géant tricéphale.

Ainsi Héraklès récupéra l'immense troupeau de boeufs et de vaches au pelage noir que Géryon avait dérobé aux tribus voisines et décida de les ramener avec lui en Argolide...

A suivre...

Un outil indispensable... Le Chorobate...

"Chorobates autem est regula longa circiter pedum uiginti.. Ea habet ancones in capitibus extremis aequali modo perfectos inque regulae capitibus ad normam coagmentatos, et inter regulam et ancones a cardinibus conpacta transuersaria quae habent lineas ad perpendicula in singulis partibus singula, quae, cum regula est conlocata eaque tangent aeque ac pariter lineas descriptionis, indicant libratam conlocationem.
Sin autem uentus interpellauerit et motionibus lineae non potuerint certam significationem facere, tunc habeat in superiore parte canalem longum pedes quinque, latum digitum, altum sesquidigitum, eoque aqua infundatur, et si aequaliter aqua canalis summa labra tanget, scietur esse libratum. Ita eo chorobate cum perlibratum ita fuerit, scietur quantum habuerit fastigii."

Extrait : Marcus Vitrivius Pollio - De Architectura - Liber VIII -
Caput 6 - De librationibus aquarum et instrumentis ad hunc usum (De la manière de niveler les eaux et des instruments que l'on doit employer).

 "Le chorobate est une règle longue d’environ vingt pieds. A ses extrémités, cette règle possède des pièces transversales parfaitement identiques et assemblées en équerre aux bouts de la règle ; entre la règle et les pièces, fixées par des tenons, des traverses qui portent des lignes exactement tracées en perpendiculaire, et, suspendus, un de chaque côté, à la règle, des fils à plomb qui, lorsque la règle est en place, s’appliqueront d’une manière rigoureusement identique aux lignes tracées, indiquant que la position est horizontale.
"Mais si le vent vient troubler l’opération et, en les agitant, empêche les lignes de donner une indication précise, alors on doit avoir sur la partie supérieure de l’instrument une gouttière longue de cinq pieds, large d’un doigt, profonde d’un doigt et demi, y verser de l’eau, et, si l’eau touche uniformément les bords extérieurs de la gouttière, on saura que l’on est de niveau. Ainsi, à l’aide du chorobate, quand on aura bien le niveau, on connaîtra l’importance de l’inclinaison. "

Ainsi le définit Vitruve, le seul architecte antique qui ait décrit cet instrument... C'est grâce au chorobate que des ouvrages comme le Pont du Gard ou certains aménagements de la Via Domitia ont pu être menés à bien...