Quittons le village de Roquefort-Les-Corbières par la rue du Camin del Bosc, puis suivons le chemin de la Trillole jusqu'à la combe de la Clotte...
Contournons les vignes par la droite pour arriver à un petit portillon métallique.
Là, malgré l'éloignement de la Via Domitia, vous serez surpris par la présence de plusieurs bornes milliaires épigraphiées à l'intérieur même d'une construction en ruine.
Romain ??? Non !.. Biterrois...
En effet, cette réalisation est l'oeuvre de Pierre Paul RIQUET, l'ingénieur concepteur du Canal du Midi...
Encouragé, lors du creusement de cet ouvrage, par le Marquis de Castries et son beau-frère, le Cardinal de Bonzi ; Riquet se lia d'amitié avec eux et ces derniers le sollicitèrent lorsque un illustre architecte paysagiste : Le Nôtre, entreprit de dessiner, en 1656, les jardins du château sous l'unique condition d'y aménager une adduction d'eau.
Nous sommes ici au lieu-dit "Les grands arcs" où se succèdent, sur plus d'un kilomètre, une centaine d'arceaux, dont certains atteignent parfois jusqu'à une vingtaine de mètres de hauteur.
Découverte Place Saint-Étienne, à Toulouse, Cette partie de statue était utilisée en réemploi dans une maconnerie datant du IVème siècle de notre ère.
Du personnage en marbre, datant de l'empire, seuls les pieds subsistent. Ils sont chaussés de la "crepida" ornée de rinceaux, fleurons, fleurs en calice, palmettes et tête de taureau. La chaussure était lacée et retenue, au dessus de la cheville, par une courroie.
Photos : Musée Saint-Raymond (Toulouse - Haute Garonne)
La villa des Oubiels est mentionnée le 29 avril 990 dans le testament
d'Adelaïde, vicomtesse de Narbonne et Sainte-Marie des Oubiels, dans une charte
de l'archevêque de Narbonne en 1080. Elle était l'église paroissiale de Portel
et desservait aussi Castellas et Lastours, ce qui explique son emplacement en
écart. Elle dépendait de l'archevêque de Narbonne et du chapitre de la
cathédrale. Elle fut abandonnée au début du 17e siècle puisqu'en 1644, la
nouvelle église paroissiale du village dédiée à Notre-Dame de l'Assomption et
des Oubiels est en service. Des travaux en 1909 à l'emplacement de l'ancienne
église du village a révélé des pierres et un ensemble sculpté remarquable
provenant de l'ancienne église des Oubiels. Classée MH en 1973, les vestiges de
cette dernière bénéficient de campagnes de sauvetage depuis 1988.
Dans ce quartier d'habitations, nous découvrons un important réseau de collecte des eaux usées ainsi que la présence de plusieurs longueurs de canalisations en plomb, encore en parfait état.
À la faveur des journées européennes du patrimoine et lors de fouilles archéologiques organisées par l'INRAP, un nouveau tronçon de la voie est mis au jour, près du mas de Panissars... Une belle coupe franche nous dévoile de superbes ornières en parfait état de conservation...
La traversée du Rhône :
Outre les déclinaisons latines employées, nous pouvons remarquer quelques variantes au niveau des étapes et des distances entre elles.
Sur le premier cliché, à gauche, correspondant au vase le plus différent des autres, nous remarquons une nouvelle étape : TRAIECTVM RHODANI. Ce qui nous donne :
VGERNO XVI (Beaucaire)
TRAIECTVM RHODANI ?
GLANO XI (Glanum)
Sur le second :
VGERNO XVI (Beaucaire)
ERNAGINI VIII (Saint-Gabriel)
GLANVM VII (Glanum)
Sur le troisième, une nouvelle étape également :
VGERNVM XV (Beaucaire)
ARELATA VIIII (Arles)
ERNAGINVM VI (Saint-Gabriel)
GLANVM VIII (Glanum)
Sur le quatrième, très dégradé, les distances sont illisibles :
VGERNO (Beaucaire)
ARELATA (Arles)
ERNAG... (Saint-Gabriel)
GLAN... (Glanum)
Nous avons donc trois itinéraires différents.
Un direct, de Beaucaire à Glanum, passe par TRAIECTVM RHODANI, 11 milles de Glanum (?)
Un autre, direct de Beaucaire à Saint-Gabriel qui suppose la traversée du Rhône, au niveau de Beaucaire. (Passeurs, pont... ??)
Les deux derniers passant par Arles (Le pont de bateaux ?) et Saint Gabriel.
Photos : Copie des gobelets de Vicarello - Musée du site archéologique d'Ambrussum (Villetelle - Gard)
Observons la photo ci-contre, en suivant les étapes de haut en bas...
Les cinq premières étapes sont, en fait, les cinq dernières de la Via Augusta.
En effet, la voie romaine se termine au niveau de IN PYRAENEVM (Le Col de Panissars, dans les Pyrénées). C'est à partir de ce même point que débute la Via Domitia sur le territoire transalpin.
A côté du nom de l'étape (mansio) apparait le nombre de milles romains qui la sépare de la précédente.
(Ex : GERVNDAM se situe à douze milles d'AQVIS VOCONTIS.
AQVIS VOCONTIS XV (?)
GERVNDAM XII (Gérone)
CILNIANAM XII (?)
IVNCARIAM XV (?)
IN PYRAENEVM XVI (Col de Panissars, dans les Pyrénées).
Fin de la Via Augusta en Hispanie (Espagne) et début de la Via Domitia (France)
RVSCINONEM XXV (Ruscino)
COMBVSTA VI (?)
NARBONEM XXXII (Narbonne)
BAETERRAS XVI (Béziers)
CESSERONEM XIII (Saint-Thibery)
FORVM DOMITI XVII (Montbazin)
SEXTANTIONEM XV (Castelnau-le-Lez)
Rappelons qu'un mille romain (Mille Passus ou Millia Passuum) équivaut à mille pas soit environ 1481 mètres. Le pas romain était obtenu par la double enjambée d'un légionnaire.
Cette distance est confirmée par le Xème Mille sur le tronçon NEMAVSVS - VGERNVM. D'une parfaite linéarité il est le seul, sur la Via Domitia, entouré par ses deux bornes milliaires encore "in situ".
(Voir Survol avec Google Earth, colonne de droite)
Photos : Gobelet original - Museo Nazionale Romano - Palazzo Massimo alle Terme (Rome - Italie)
Copie des gobelets de Vicarello - Musée du site archéologique d'Ambrussum (Villetelle - Gard)
C'est sur le site de Vicarello, un lieu-dit situé sur les rives du lac de Bracciano, en Italie, que furent découverts quatre gobelets en argent. Trois d'entre eux y furent mis au jour en 1852 et ce n'est que quelques années plus tard, en 1863, qu'un quatrième vint compléter cette série unique.
Deux des gobelets dateraient du début du règne d'Auguste, 1er siècle avant J.-C.
Un gobelet daterait de la fin du règne d'Auguste ou du début de celui de Tibère (14).
Quant au dernier, il daterait d'une époque intermédiaire.
Ils sont, tous les quatre, conservés dans la salle du trésor, située au sous-sol, du Musée des Thermes de Dioclétien, à Rome.
Ces gobelets sont aussi appelés "vases apollinaires", du nom de la station thermale antique d'Aquae Apollinares (Sanctuaire dédié à Apollon).
Bien que le nom de "Via Domitia" n'apparaisse sur aucun des quatre objets, ces derniers nous détaillent, gravée sur leur surface latérale, la liste de toutes les étapes de Rome à Gadès (l'actuelle Cadix) ainsi que la distance entre chacune d'elles...
Photos : Copie des gobelets de Vicarello - Musée du site archéologique d'Ambrussum (Villetelle - Gard)
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