LE LONG DE LA VIA DOMITIA...

L'église Saint-Laurent (Commune de Jonquières Saint-Vincent)... (Suite)

En ces Journées Européennes du Patrimoine (19 et 20 septembre 2009), Jean-Marie FOURNIER, Maire de Jonquières Saint-Vincent, nous ouvre la porte de la petite église Saint-Laurent et, avec l'aide du Conseil Municipal, nous la maintient ouverte tout au long du week-end.

  Nous pouvons y découvrir, soutenant la voûte en plein cintre qui sépare la nef de l'abside, deux nouveaux milliaires d'époque romaine, provenant de la Via Domitia, toute proche.      
 Il s'agit, très probablement, des XIème et XIIème bornes (entre NEMAVSVS et VGERNVM).

 

Toutes deux étaient dediées à l'Empereur Claude...

L'église Saint-Laurent (Commune de Jonquières Saint-Vincent)...

Construite, au XIIème siècle, sur les rives de l'étang de la Palus, l'église était entourée d'un village de pêcheurs . Aujourd'hui, isolée à proximité du village de Jonquières (Gard), il faut attendre les journées du patrimoine pour en admirer l'intérieur.

Sur la place de la République...

"Le Drac était un enchanteur malfaisant qui avait le pouvoir de prendre forme humaine ou de se rendre invisible. Il avait sa demeure dans une caverne, au fond du Rhône, en aval de Beaucaire. Ayant capturé, selon son habitude, une jeune lavandière beaucairoise, il l'entraîna dans sa caverne, mais au lieu de la dévorer, il la pria de tenir le rôle de nourrice auprès de son fils, "le Draconnet". Sept années s'étant écoulées, l'éducation du Draconnet achevée, satisfait, le Drac décide de libérer la lavandière qui fit sa réapparition à Beaucaire, à la stupéfaction générale.
A quelques jours de là, un jour de foire, parmi la foule des acheteurs, notre lavandière reconnut le Drac changé en homme. Furieux d'être démasqué, avec la promptitude de l'éclair, il plongeat ses doigts fourchus dans les yeux de la malheureuse qui devint aveugle pour toujours."
Ce récit ne date pas d'hier, nous en connaissons plusieurs versions dues aux aléas de la transmission orale, il est inspiré de celui que composa Gervais de TILBURY en 1214.

... la rue des Bijoutiers...

Sur l'autre rive...

Face à celui de Beaucaire, le Chateau de Tarascon...

Enfin... Le Rhône...

Sur la gauche, dominant la ville à l'emplacement même de l'Oppidum préromain d'Ugernum, nous pouvons apercevoir le chateau médiéval de Beaucaire....

VIA DOMITIA - En entrant dans Beaucaire par le Chemin des Romains...

 

Nous arrivons au carrefour des Cinq-coins... 

C'est à cet endroit précis que se recoupaient deux chemins préromains, la Via Heraklea dont plusieurs de ses tronçons furent repris par la Via Domitia et le chemin qui reliait Arles à l'oppidum grec du Marduel qui contrôlait le franchissement du Gardon, près de Remoulins qui devint, entre Arelate et Ugernum, la Via Juliana. Le cinquième provenait du port d'Heraklea (Espéran, près de Saint-Gilles). Les deux milliaires présents à cet endroit sont des originaux provenant certainement de la même époque, dédiés à Auguste ou Claude et replantés à cet emplacement.

La descente vers Ugernum, en longeant la faille de Roquepartide...

  Entre les Milliaires XIII et XIV, et profitant de la faille naturelle de Roquepartide, les Romains creusèrent tout d'abord, le long de cette dernière, afin d'atténuer la pente vers la plaine d'Ugernum...

puis élargirent la voie...    

A partir de là, nous entrons dans Beaucaire par le Chemin des Romains...

Au Milliaire XIII, les Colonnes de César...

Après être passé devant l'Enclos d'Argent, nous prenons le chemin du même nom et retrouvons  le tracé rectiligne de la Via Domitia, nous arrivons ainsi, au Milliaire XIII ou Colonnes de César...

Ici vous pouvez admirer l'unique site où se côtoient encore, dans un alignement parfait, quatre milliaires d'époques différentes. Ces milliaires sont des originaux "in situ". L'un d'eux est dédié à Antonin, un autre à Auguste, un troisième à Tibère et pour le quatrième, il ne reste hélas que la base visible dans le prolongement des trois autres. A partir d'ici, il faut retourner sur nos pas car le Chemin de l'Enclos d'Argent prend fin ici, devant l'énorme trou béant des carrières de Roquepartide.

Au bout du chemin, en montant au sommet du talus, nous pouvons apercevoir la carrière où la molasse coquillière est exploitée comme pierre de taille. 460 mètres plus loin, de l'autre côté de la carrière, le long de la falaise calcaire dominant Beaucaire, nous apercevons, très nettement, la découpe visible de la continuité de la Via Domitia, à l'endroit même de la faille naturelle de Roquepartide.

Photos : Les colonnes de César - Milliaire XIII ;
La Faille naturelle de Roquepartide (Beaucaire - Rhône).

A hauteur du Milliaire XII, une surprise...

Après avoir laissé les Chemins de Pauvre Ménage et du Four de Cadran sur notre gauche, nous arrivons à une patte d'oie. C'est ici que l'on laisse le véhicule. Cependant, les deux roues peuvent continuer. Nous empruntons donc le chemin du milieu... A cet endroit la Via Domitia décrit une courbe par la droite et s'éloigne du tracé rectiligne...

Nous passons une première côte caillouteuse...

Arrivé au sommet, une belle surprise sur le côté gauche, peut-être la transformation médiévale du Milliaire XII, car cette croix est située à proximité de son emplacement présumé.

Cependant, ce chemin se situe beaucoup plus au sud du tracé rectiligne de la Via Domitia...

Photos : Croix à proximité du Milliaire XII, près des Mourres de Gayen, sur la commune de Jonquières-Saint-Vincent - Gard)

A l'emplacement présumé du Milliaire XI...

Vraiment bizarre ce fragment assez imposant de roche calcaire jonchant le sol, sur le côté gauche du chemin et à, exactement, 1480 mètres du Milliaire X...

Ne trouvez-vous pas ?..

Un peu plus loin, j'en parlais à mon cheval...