LE LONG DE LA VIA DOMITIA...

LVGDVNVM - Les mausolées de Trion...

En 1885, à l'occasion de la construction de la voie ferrée Vaugneray-Mornant, aujourd'hui disparue, 10 mausolées furent découverts près du carrefour de Trion. L'intérêt présenté par cinq d'entre eux entraîna leur démontage pierre par pierre et leur installation sur cette place.

Au nord-ouest, nous retrouvons, côte à côte, les tombeaux de IVLIA, QVINTVS VALERIVS et IVLIVS SEVERIANVS.

Au sud-est, tout en bas de la place, nous découvrons celui de SATRIVS.








Celui situé au milieu est le plus ancien. Son épitaphe permet de le dater du 1er siècle de notre ère. Attribué à SEVIR TVRPION, prêtre,  membre d'un collège de six personnes d'où son nom de seviri, préposé au culte d'Auguste. Sur la face est du monument, nous pouvons lire :

"Q CALVIO Q LPAL TURPIONI
SEVIRO
REGILLUS CHRESIMUS MURRANUS DONATUS CHRESTUS
LIBERTEI EX TESTAMENTO"

"À Quintus Calvius Turpio, affranchi de Quintus, de la tribu Palatina
sévir
Régillus, Chresimus, Murranus, Donatus, Chrestus
ses affranchis en exécution de ce testament"

Photos : Mausolées romains - Place Eugène Wernert (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - L'amphithéâtre des Trois Gaules...

Ce monument intègre le sanctuaire fédéral des Trois Gaules dédié, depuis l'an 12 avant notre ère, au culte de Rome et  d'Auguste. C'est en ces lieux que se réunissaient, le 1^er août de chaque année, pour la fête de Lug, les délégués des 60 tribus gauloises d'Aquitaine, de Belgique et de Lyonnaise.

C'est sous le règne de Tibère qu'a lieu la construction de l'amphithéâtre, comme en témoigne cette inscription dédicatoire. Celle-ci nous révèle que le grand prêtre Caius Iulius Rufus, à l'aide de ses propres deniers, entreprit la construction d'un amphithéâtre comprenant un podium.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Puis, agrandi en 120 de notre ère, sous Hadrien, sa capacité d'accueil avoisinait les vingt mille places. De nombreuses parties sont encore visibles comme, ici, le canal et le mur du podium qui séparait l'arena (l’arène) de la cavea (les gradins).

Photos : Vue d'ensemble de l'Amphithéâtre des Trois Gaules et vestiges encore visibles - Colline de la Croix-Rousse ;
Titulus dédicatoire de l'amphithéâtre - Musée gallo-romain de la colline de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - Le théâtre antique de Fourvière...

Sur la colline de Fourvière, nous découvrons l'un des plus anciens théâtres gallo-romains. Son édification débute vers 15 avant J.-C., sous le règne de l'empereur Auguste. Il est ensuite agrandi au IIème siècle de notre ère, en même temps que la construction de l'Odéon, tout près. Une troisième volée de gradins, d'une dizaine de mètres de profondeur est ainsi ajoutée portant son diamètre à 108,50 mètres, doublant ainsi la capacité d'accueil qui atteint les 10000 places.

 

 

 

 

L'accès au monument pouvait également se faire par une rue située juste au-dessus. Une petite place était aménagée face à l'entrée centrale.

 

Comme sur la plupart des théâtres et amphithéâtres antiques, un velum protégeait les spectateurs du soleil. Cet élément "in situ", sur lequel reposait un des mâts, en est le seul vestige.

Photos : Théâtre antique - Site archéologique gallo-romain de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - Un petit théâtre reservé à la musique... L'Odéon...

Adossé à la colline de Fourvière, tout comme le théâtre, situé tout près, l'Odéon a gardé tout son charme. C'est dans cette ambiance que se jouaient les spectacles de musique ou encore de déclamation. Plus petit que le théâtre, il pouvait contenir 3000 spectateurs. Ces derniers prenaient place sur les gradins dont la partie supérieure a disparu.

 

 

 

 

 

L’orchestra, réalisé en opus sectile et aujourd'hui restauré, présente un des plus beau pavement de la Gaule romaine. La provenance des marbres, de tout le pourtour méditerranéen, témoigne de la grande richesse de la cité à  cette époque.
Ici se côtoient porphyre vert, de Grèce ; marbre violet et vert, de Turquie ; porphyre rouge et roches granitiques, d’Égypte ainsi que marbre jaune, de Tunisie.

 

 

 

 Photos : L'Orchestra de l'Odéon - Site archéologique gallo-romain de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - AQVAE DVCTVS... L'arrivée sur la colline de Fourvière...

 

 

 

 

 

L'aqueduc du Gier arrive à Lugdunum (Lyon), au point le plus haut de la colline de Fourvière, par la rue Roger Radisson. Une des arches, aujourd'hui écroulée, traversait la chaussée ; Ce qui pourrait vouloir dire que cette dernière existait déjà, il y a 2000 ans.

 

 

 

 

 

Puis, il prend fin dans une piscine épuratoire (piscina limaria), l’ancêtre de nos châteaux d'eau, située à quelques deux cent cinquante mètres, juste au dessus du théâtre antique. Là, dans un volume de près d'un millier de m3, l'eau perdait ses impuretés en traversant plusieurs pièces, avant d'être distribuée dans le réseau public.

 

De conception très proche de celle de l'Aqua Virgo, à Rome, qui alimente toujours les Fontaines de Trevi, de la Barcaccia sur la Place d'Espagne et celle des quatre fleuves, sur la Piazza Navona ; la partie supérieure de ce terminal a cependant disparue.

Photos : Aqueduc romain du Gier - Rue Roger Radisson ;
Piscine épuratoire - Site archéologique Gallo-Romain de Fourvière (Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - AQVAE DVCTVS... Le Pont-Siphon de Beaunant...

 

 

 

 

 

Pour traverser la vallée de l'Yseron, les architectes hydrauliciens romains eurent recours à une technique qu'ils maitrisaient déjà parfaitement ; celle du siphon inversé (Principe des vases communicants).

L'eau du canal se déversait dans le réservoir de chasse situé à une hauteur de plus de 120 mètres, en amont du pont-siphon. Cette pente engendrait donc une pression d'eau importante qui augmentait de 1 bar tous les 10 mètres, pour avoisiner les 12 bars, au niveau du pont. Afin que la canalisation résiste à une telle pression, l'eau circulait dans une conduite forcée réalisée au moyen de plusieurs tuyaux de plomb coulés dans du béton, une dizaine ici. Ces tuyaux partaient donc du réservoir de chasse, traversaient la rivière sur le Pont de Beaunant et remontaient sur l'autre versant jusqu'au réservoir de fuite. Ce dernier était situé légèrement plus bas que le réservoir de chasse. C'est cette différence de hauteur entre les deux réservoirs, appelée perte de charge, qui permettait à l'eau d'atteindre le réservoir de fuite. À partir de là, l'aqueduc reprenait sa forme habituelle de canal et l'eau continuait sa course, par gravité.

 

 

 

 

 

La largeur du pont avoisine les 7 mètres. Pour résister au poids important, généré par les tuyaux de plomb remplis d'eau, les arches centrales sont pleines et soutenaient, peut-être, un réservoir détendeur qui permettait de réduire la pression de l'eau sur l'ensemble. Les matériaux employés sont cependant les mêmes que pour le reste de l'aqueduc.

Photos : Pont-Siphon de Beaunant - (Sainte-Foy-Lès-Lyon - Rhône)

LVGDVNVM - AQVAE DVCTVS... L'aqueduc du Gier à Chaponost (Suite)...

 

 

À l'approche de la vallée où coule la rivière Yseron, l'aqueduc oblique vers la droite. Mais, quelques 140 mètres plus loin, le canal s’arrête net, nous laissant devant une structure imposante et de forme assez troublante. En effet, la largeur de la vallée, à cet endroit, 2660 mètres, aurait nécessité une réalisation supérieure, de près de 200 mètres, à celle du Viaduc de Millau (2460 mètres). Rappelons que le Pont du Gard, dans sa longueur originelle, avoisinait les 340 mètres.

 

 

 

La solution adoptée par les architectes hydrauliciens romains est le pont-siphon. Ici, l'eau du canal arrivait dans le réservoir de chasse puis, à travers des tuyaux de plomb, dévalait le long de cette pente, vers la rivière.

Photos : Les arches du Plat de l'Air - Aqueduc romain du Gier ;
Le rampant et le réservoir de chasse - Pont-Siphon de Beaunant (Chaponost - Rhône)

LVGDVNVM - AQVAE DVCTVS... L'aqueduc du Gier à Chaponost...

La ville de LVGDVNVM (Lyon), capitale des gaules, était alimentée en eau par quatre aqueducs. Le plus long d'entre eux, celui du Gier, construit au I^er siècle de notre ère, parcourait quelques 86 kilomètres entre Saint-Chamond et Lyon. 

De nombreux vestiges de l'ouvrage sont encore visibles et particulièrement sur la commune de Chaponost. Un alignement de près de 550 mètres nous révèle 92 de ses arches, dont certains éléments ont été restaurés. L'aqueduc, construit en opus caementicium, est orné dans ses parties aériennes d'un très beau parement réalisé en opus mixtum, c'est à dire un judicieux mélange de plusieurs matériaux. Ici, des briques rouges (opus testaceum) associées à des moellons réguliers, formant un appareil réticulé (opus reticulatum).

 

 

 

 

Le canal, ou specus, dans lequel s'écoulait l'eau est toujours présent en de nombreux endroits. Sa dénivellation, de 105 mètres, nous donne une pente moyenne de 1,1 mètre/kilomètre, soit un peu plus de quatre fois supérieure à celle de l'aqueduc de Nîmes (0,25 m/km pour une dénivellation de 12 mètres environ). Son débit journalier est estimé à 15000 m³. Il est toujours revêtu de son enduit en mortier de tuileaux qui en assurait l'étanchéité. Des regards de visite étaient placés tous les 77 mètres.

Photos : Les arches du Plat de l'Air - Aqueduc romain du Gier (Chaponost - Rhône)