Photos : Le Fort de Peccais, en Camargue. (Aigues-Mortes - Gard)
Photos : Le Fort de Peccais, en Camargue. (Aigues-Mortes - Gard)
La forteresse de Salses vu du Castrum. Au premier plan, la tour N.-O. et le mur Ouest.
"À 250 m environ au N.-E. du fort de Salses se dressent sur une des dernières collines les ruines d'une construction défensive de plan quadrangulaire d'environ 35 m de côté. Les fondations sont maçonnées à la chaux, en pierre tout venant, les parements en pierre de taille ont disparu. Les angles étaient renforcés peut-être par des tours carrées. L'intérieur de la place était divisé en deux secteurs au moins délimités par un mur de refends. Reste également la trace d'une citerne aménagée dans le substrat calcaire."
Extrait de la VIA DOMITIA et ses embranchements
par Georges CASTELLVI (Éditions Trabucaire)
Romain ??? Non !.. Biterrois...
En effet, cette réalisation est l'oeuvre de Pierre Paul RIQUET, l'ingénieur concepteur du Canal du Midi...
Encouragé, lors du creusement de cet ouvrage, par le Marquis de Castries et son beau-frère, le Cardinal de Bonzi ; Riquet se lia d'amitié avec eux et ces derniers le sollicitèrent lorsque un illustre architecte paysagiste : Le Nôtre, entreprit de dessiner, en 1656, les jardins du château sous l'unique condition d'y aménager une adduction d'eau.
Nous sommes ici au lieu-dit "Les grands arcs" où se succèdent, sur plus d'un kilomètre, une centaine d'arceaux, dont certains atteignent parfois jusqu'à une vingtaine de mètres de hauteur.
L'enceinte romaine est toujours bien visible, et plusieurs tours sont encore "in situ" et dans un état de conservation exceptionnel, en partie, bien sûr, grâce aux différentes restaurations de qualité dont elles ont bénéficié au cours des siècles...
Une visite nocturne aux pieds d'une muraille de plus de 2000 ans... Cela vous tente ?... Vous serez sous le charme...
L'origine toponymique du village semble assez évidente. De plus, sa position dominante permet une observation jusqu'à la mer ainsi que sur la Via Domitia, toute proche. En présence d'un tel emplacement, l'idée d'y dresser un camp fortifié n'a pas du mettre très longtemps à germer dans l'esprit de fins stratèges romains...
Hélas, de nos jours, il ne reste plus aucune trace de ce "castrum" et un chateau Renaissance l'a remplacé, aujourd'hui propriété de la commune...
Profitons des journées du Patrimoine pour découvrir ses jardins à la française, dessinés par Le Nôtre et y flâner quelques instants ...
En quittant l'enceinte de confinement du donjon, nous débouchons sur la cour intérieure, vaste quadrilatère bordé d'arcades sur trois de ses côtés et décoré, en son centre, d'un puit...
C'est à partir de cette cour, le coeur de la forteresse, que l'on accédait à l'ensemble des batiments... On peut ainsi y découvrir, tour à tour :
la chapelle Saint-Sébastien...
ainsi que les écuries en sous sol, transformées aujourd'hui...
En redescendant du donjon, nous découvrons la boulangerie et ses fours... Ces derniers servaient non seulement à nourrir l'ensemble des troupes mais alimentaient également la salle de bain du gouverneur, toute proche, en eau chaude...
Cet ingénieux système de récupération de chaleur réchauffait à la fois l'eau et la pièce, pouvant la transformer en un véritable sauna. Le gouverneur pouvait aussi y prendre un bain dans une baignoire, luxe rare dans ce type d'ouvrage...
Véritable chef-d'oeuvre de l'architecture militaire de la fin du XVème siècle, cette forteresse a été construite par l'Espagne, sous les ordres de Ferdinand le Catholique, Roi d'Aragon...
Entièrement conçue par l'ingénieur du roi Francisco Ramiro Lopez, elle est un véritable exemple de transition entre le chateau médiéval et la forteresse moderne : une nécessaire évolution avec l'apparition des boulets métalliques d'artillerie...
Le choix de son emplacement est judicieux, car situé à la frontière entre les royaumes de France et d'Aragon, vérouillant l'étroite bande de terre entre les massifs des Corbières et les étangs de bord de mer, seul accès par le nord. Nous y trouvons également sur place de nombreuses sources, atout majeur en cas de siège.
Cet emplacement privilégié avait été également retenu par les mensores romains puisque la Via Domitia passe à cet endroit, au pied même de la forteresse...
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