C'est en descendant l'ancien chemin reliant Saint-Geniès-de-Fontedit à Magalas, à l'ouest de ce dernier, que nous découvrons un nouveau tronçon de l'aqueduc romain de Béziers...
Là, sur près d'une centaine de mètres, nous retrouvons une conduite voutée construite, à flanc de coteau, dans la vallée du Libron.
Le canal est plus large que dans la vallée du Badaoussou, ce qui implique une modification du débit entre ces deux points. Les piedroits, encore complets, sont en opus caementicium.
En aval des éléments en béton, sur la rive droite, nous nous trouvons en présence d'une galerie souterraine. Cet élément est certainement l'un des plus importants vestiges de l'aqueduc de Béziers. Il s'agit d'un ouvrage terrassé en tranchée dont la couverture, en remblais, est de très faible épaisseur.
Sur cette coupe, très bien conservée jusqu'à présent, nous distinguons bien les différents éléments, à savoir : la maçonnerie en moellons liés à la chaux ; le fond du specus également revêtu d'une couche de chaux grasse ; le mortier d'étanchéité, de couleur rougeâtre, à l'intérieur des piedroits ; les concrétions dues à l'écoulement de l'eau durant toute l'exploitation de la conduite.
Nous continuons notre route vers le Libron, où nous attendent d'autres vestiges.
En amont du village de Magalas, dans la vallée du Badaoussou, l'aqueduc franchissait le ruisseau sur un ouvrage aujourd'hui disparu. Peut-être s'agissait-il d'un pont d'arches comme nous l'atteste la présence de nombreux moellons réguliers, en calcaire coquillier, sur un mur à proximité.
À cet endroit, l'aqueduc était certainement à ciel ouvert. Le specus, en béton (mélange de chaux grasse et de pierres cassées), reposait sur un hérisson de galets de rivière. L'état de certains blocs, encore intacts, dénote un béton de très bonne qualité.
Ici, nous distinguons bien la différence entre la couche de chaux et le revêtement étanche de couleur rougeâtre.
Sur cette partie du canal, entièrement retournée, nous apercevons nettement les galets de rivière du hérisson de fondation.
Une petite parenthèse (pour rejoindre l'esprit de Jean-Louis ANDRIEU) :
"En effet, l'aqueduc de Béziers est plus récent et plus modeste que celui de Nîmes et il est vrai qu'il n'en présente pas, non plus, les mêmes signes de magnificence. Les techniques employées sur l'aqueduc de Béziers, révolutionnaires à l'époque, n'ont certainement pas nécessité autant de main-d'oeuvre et de savoir-faire que pour le Pont du Gard ou les autres réalisations aériennes, entre les sources d'Eure et Nîmes, aujourd'hui disparues. Mais, l'aqueduc romain de Béziers reste un ouvrage majeur dans l'histoire de la ville et l'état dans lequel nous le découvrons aujourd'hui ne peut qu'emplir notre coeur d'un profond désarroi. N'oublions pas que nos villes contemporaines au passé antique, dont la beauté nous réjouit toujours, sont issues pour une grande part de matériaux réemployés et du dur labeur de tous ces hommes qui ont su ériger, avec peu de moyens, de superbes cités dont les vestiges à présent sont, sinon oubliés, largement ignorés. "
Extrait de "Le long de la Via Domitia" de Guy CARLIGNY.
Partie médiévale utilisant le captage romain de la source de Gabian.
"L'eau des sources des collines, captée par les fontainiers romains, alimentait la ville en eau potable. Cet ouvrage, de 36 km de développement , implanté dans les vallées de la Lène et du Libron, peut être restitué a partir de rares vestiges dont le procés d'éradication est en bonne voie d'achévement. Nous avons le dessein de réintégrer ce monument dans le patrimoine de notre cité et surtout de susciter une action de sauvegarde des derniers vestiges de l'aqueduc romain de Béziers. "
Avant-propos de Jean-Louis ANDRIEU (BEZIERS L'AQUEDUC ROMAIN).
Photos : Bassin de la Resclauze - Gabian (Hérault)
Le captage de la source de Gabian (Photo ci-contre),
Départ de l'aqueduc romain de Béziers...
"L'eau surgit dans un bassin à peu près elliptique formé de roches naturelles et de murs auxquels elles ont, en partie, servi de fondement. Dans la circonférence de ce bassin, deux aqueducs. L'un, aujourd'hui bouché, se dirige au Sud-Ouest vers FOUZILHON. L'autre conduit les eaux vers un bassin appelé LA RESCLAUSE qui a fort longtemps alimenté trois moulins en cascade ainsi que les fontaines publiques de Gabian".
(Description de E. SABATIER - 1840)
En regardant vers l'Est, nous apercevons le Château-Abbaye de Cassan.
Les sources :
Contrairement à l'aqueduc de Nîmes qui était alimenté, essentiellement, par les eaux des sources d'Eure, celui de Béziers l'était par plusieurs sources dont certaines sont pérennes. Nous trouvons donc dans la vallée de la Thongue, la source de Gabian dite "de la Resclauze". Dans la vallée de la Lène, plusieurs sources dont Fon-Jeannette, Jambe-Torte ainsi que les sources de la Lène rejoignent l'aqueduc. Dans la vallée du Badaoussou, affluent du Libron, coulent les eaux des sources de la Douze et de la Magdeleine puis dans la vallée du Libron, les eaux de la source du Thou. Nous terminerons enfin, à l'approche de la ville, par les sources de Sagnes et de Pradines.
Aujourd'hui, les portraits impériaux ont regagné leur place initiale au 2ème étage du Musée Saint-Raymond, à Toulouse. Bien que provenant d'une autre ville, et tenus à l'écart des chefs-d'œuvre découverts sur le site de Chiragan exposés à l'étage inférieur, cette intégration dans une très belle salle présentant d'autres objets contemporains nous fera vite oublier leur expatriation.
Photos : Musée Saint-Raymond (Toulouse - Haute Garonne)
Sur cette partie, un peu plus sombre, du bas-relief de l'Ara Pacis Augustae à Rome représentant la procession du 4 juillet 13, nous apercevons, à gauche et au premier plan, le couple Antonia Minor (nièce d'auguste) et Drusus l'Ancien (frère de Tibère). Antonia tient la main de leur fils Caïus Julius Caesar, dit Germanicus.
Remerciements à Marie Ann Sullivan, professeur émérite, en anglais et histoire de l'art, à l'université de Bluffton dans l'Ohio (USA), qui m'autorise à publier ses photographies.
http://www.bluffton.edu/~sullivanm
ANTONIA MINOR (36 av. J.-C. - 37 ap. J.-C.)
Fille cadette de Marc-Antoine et d'Octavie (sœur d'Auguste). En 16 av. J.-C., elle épouse Drusus, le second fils de Livie et frère de Tibère. Elle est la mère de Germanicus et de Claude, et la grand-mère de Caligula. En 37, quand Caligula devient empereur, elle est dans un premier temps honorée comme membre de la famille impériale, puis finit empoisonnée, sans doute sur l'ordre de son petit-fils. Elle ne vit jamais son fils Claude parvenir à l'empire en 41.
Antonia Minor, de la même génération que Julie, ne porte pas la coiffure à nodus. Ses cheveux forment une couronne ondulée qui ourle le haut du visage, puis ils sont tirés en arrière, passant par dessus les oreilles. Sur la nuque, ils sont attachés en une courte et épaisse queue de cheval. Antonia n'est pas tenue de porter la coiffure à nodus car, pendant toute la période augustéenne, elle est plus éloignée de la scène publique que Julie. Les portraits d'Antonia se multiplient au moment de sa plus grande influence, l'époque tibérienne.
Selon Jean-Charles BALTY, historien de l'antiquité romaine, à l'extrémité arrière de la partie conservée, un ressaut marque le rebord d'un voile qui recouvrait l'occiput et retombait lourdement sur les épaules en passant derrière les oreilles. Le personnage était donc figuré dans ses fonctions de prêtresse du culte d'Auguste (Divus Augustus), fonction qu'elle exerça après le décès de Livie (29 ap. J.-C.).
Extrait de la notice "AUGUSTUS ET ALII Le portrait romain"
Exposition du 31mai au 18 septembre 2011 - Musée du Biterrois.
DRUSUS LE JEUNE (13 av. J.-C. - 23 ap. J.-C.)
Il est le fils de Tibère et de sa première femme, Vipsania Agrippina. La mort de Germanicus, en 19, lui ouvre la voie de la succession. Jusque là, il a accepté un rôle mineur par rapport à son cousin. Il a seulement un an de moins que le défunt et il est aussi intelligent, comme cela apparaît clairement dans la façon dont il a fait face à la révolte en Pannonie. Son père l'élève au consulat et partage avec lui la puissance tribunitienne (tribunicia potestas) en 22. Pendant ce temps, Séjan, nommé Préfet du Prétoire (Præfectus Prætorio) en 16, réussit rapidement à gagner la confiance de Tibère. Aux côtés de Drusus, favori pour la succession, s'ajoute le personnage de Séjan qui acquiert une grande influence sur l'oeuvre de Tibère. Entre Séjan et Drusus s'installe une situation de rivalité et le préfet commence à réfléchir à la possibilité d'assassiner Drusus et les autres successeurs possibles de Tibère... Drusus meurt empoisonné en 23. Lorsque Tibère, retiré à Capri, apprendra la nouvelle, il fera destituer et assassiner Séjan.
Tout comme Germanicus, il semblerait que cette tête ait appartenu à une statue cuirassée. On ne saurait douter de la réalisation des portraits de Drusus et de Germanicus par la même officine : déjà très semblables dans l'attitude, et le port de la tête, ils présentent des points communs dans l'arête vive des arcades sourcilières, un même dessin et une même expression des yeux.
Extrait de la notice "AUGUSTUS ET ALII Le portrait romain"
Exposition du 31mai au 18 septembre 2011 - Musée du Biterrois.
Les commentaires récents