LE LONG DE LA VIA DOMITIA...

Bonjour et bienvenue à toutes et tous. Ça y est, c'est le printemps !..

Avec le retour du printemps, voici un petit blog qui vous propose de découvrir, ou de redécouvrir, la plus ancienne route construite par les Romains en Gaule, la Via Domitia.
Outre la voie antique, de nombreux autres sites, peu ou prou éloignés d'elle, y sont présentés. De quoi vous préparer à de très belles balades à faire : à pied, à vélo, à moto ou en voiture ; seul(e), en couple, entre ami(e)s ou encore en famille...

Les notes de la colonne centrale vous donneront un aperçu des étapes, au fur et à mesure des balades et ne seront donc pas toujours dans l'ordre. Cependant, sur la colonne de gauche, une sélection est possible avec l'aide d'un nuage de catégories. Ces dernières, regroupées par thème, représentent une étape ou un point précis du tracé, un centre d'intérêt à proximité qui justifie un petit coup d’œil, ou encore un point d'histoire, parfois sans réel rapport avec le sujet de ce blog.

Enfin, les repères "Google Earth" vous transporteront, très précisément, vers les différents sites présentés dans les notes. L'installation de l'application, détaillée sur la colonne de droite, est indispensable.
(Positionner la souris sur les logos des notes pour en découvrir leur destination)

N'oubliez pas que vous consultez un blog. Vous pouvez donc apporter vos remarques et suggestions ou poser vos questions en cliquant sur le lien "Commentaires ()", présent au bas de chaque note.
Bonne visite...

 

Caldes de Montbui... les sources d'eau chaude.

À l'époque romaine, les patients affluaient de toute l'Hispanie pour profiter des sources d'eau chaude de Caldes. Du grand complexe thermal antique, il ne reste aujourd'hui que quelques rares vestiges. Une quinzaine de secteurs, dont celui-ci, ont été mis au jour dans la ville. Ce bâtiment, qui abrite une grande piscine rectangulaire (natatio), a été magnifiquement restauré.

 

Photos : Les thermes romaines (Caldes de Montbui - Espagne)

Caldes de Malavella... les thermes antiques d'Aquis Vocontis.

L'édifice thermal, construit au milieu du 1er siècle de notre ère, est organisé autour d'une grande piscine (natatio) quadrangulaire, encore entière aujourd'hui, entourée d'un promenoir (ambulacrum), une galerie à portiques couverte d'une voute en berceau.

La piscine centrale, ou natatio, était l'élément principal des thermes. De forme rectangulaire, elle mesurait 7,90 sur 6,65 mètres. Sur trois de ses côtés, on y accédait par des gradins composés de cinq marches en pierre. Le fond de la piscine est en opus signinum (mortier hydraulique) mais il recouvre un pavage antérieur formée de dalles plates scellées au mortier.

 

 

 

La résurgence thermale donnait vie au domaine tout entier. Jaillissant au pied du côté nord du mur est, l'eau s'écoulait dans une canalisation en diagonale avant de se déverser dans une petite bouche carrée, d'où l'on pouvait contrôler son débit, et enfin surgir par une ouverture créée sur un des piliers, dans la natatio. 

Elle s'évacuait ensuite sur le côté opposé du bassin et rejoignait les conduits d'eaux usées.

Photos : Les thermes romaines d'Aquis Vocontis (Caldes de Malavella - Espagne)

Trèves... La Porta Nigra.

La colonie romaine d'Augusta Treverorum (Trèves) a été fondée au 1er siècle avant notre ère (an 16 av. J.-C.), sur les rives de la Moselle. Ce territoire était occupé par les Trévires, un peuple celte de la Gaule belgique (Belgica).

Imposante avec ses quatre niveaux, elle est le plus grand monument du monde romain encore debout au nord des Alpes. Entourée d'une enceinte de près de 6 km, la cité était équipée de plusieurs portes, la Porta Nigra en assurait l'accès, côté nord.

 

Photos : La Porta Nigra (Trèves - Allemagne)

Autun... Les vestiges de l'enceinte antique.

À L'époque augustéenne, la cité d'Augustodunum (Autun) était entièrement entourée, sur près de 6 km, d'une enceinte percée par quatre portes dont seules deux d'entre elles sont parvenues jusqu'à nous. 

Au nord, la porte d'Arroux, du nom de la rivière qui longe la cité. 

À l'est, la porte Saint-André.
Les portes de Rome, au sud, et Saint-Andoche à l'ouest, ont complètement disparu.

 

 

Photos : Les portes d'Arroux et de Saint-André (Autun)

Montcaret... la villa gallo-romaine.

À l'instar de celle de Loupian, la villa gallo-romaine de Montcaret présente de magnifiques pavements de mosaïques. Sur une surface totale de 2200 m², nous y découvrons une grande salle d'apparat, une salle à manger, un péristyle entourant un grand jardin intérieur (emplacement actuel de l'église romane) et des thermes décorés de superbes mosaïques.

Photos : Les ruines de la villa gallo-romaine (Montcaret - Dordogne)

Tarragone... l'amphithéâtre et le théâtre antiques.

Construit au IIème siècle de notre ère, l'amphithéatre antique de Tarraco (Tarragone) se situe tout près de la plage, à l'extérieur de la cité. Ces vestiges sont en assez bonne conservation et on peut encore y admirer une grande partie des gradins, une portion du podium ainsi que quelques substructures.

 

Dans l'arène, nous pouvons apercevoir les restes d'une basilique wisigothique datant du VIème siècle de notre ère.

 

 

Malheureusement, il ne reste plus grand chose du théâtre antique.

Photos : L'amphithéâtre et le théâtre antiques de Tarragone (Tarragone - Espagne)

L'amphore... un emballage perdu.

Les amphores ne sont que de simples emballages destinés au transport et au commerce fluviomaritime de vin, d'huile, de conserves ou de sauces... Elles jouent un grand rôle dans l'économie antique. Fuselées, sphériques ou piriformes (en forme de poire), elles sont toujours dotées de deux anses verticales, d'où leur nom (amphi-phorus ; "qui se porte par deux anses"). Leur capacité varie beaucoup, de quelques litres à plus de cinquante, même si le mot amphore désigne aussi une unité de mesure (un volume d'environ 26 litres).

Les amphores sont scellées par des bouchons de liège ou par des céramiques recouvertes d'un matériau isolant (chaux, poix,...). Le chargement complet d'un bateau peut varier de 1500 à 6000 amphores, selon son tonnage.

Une fois vidées de leur contenu, les amphores sont considérées comme un emballage perdu. Le plus souvent, elles sont jetées par-dessus bord ou brisées. Mais les archéologues se sont aperçus qu'elles étaient aussi réemployées pour d'autres usages : remblais, canalisations et même cercueil d'enfants...

Durant les deux premiers siècles de notre ère, on trouve aussi des amphorisques (amphores miniatures) mais dont la fonction n'est pas clairement établie (certains chercheurs y ont par exemple vu des bouchons d'amphore). L'une d'elle, découverte dans le Rhône, porte notamment une inscription peinte qui mentionne de l'asyntrophon, une plante médicinale très utilisée dans l'antiquité. 

Col d'amphore avec bouchon en liège
Type Gauloise 4 produite en Gaule entre la fin du 1er et le milieu du IVème  siècle de notre ère. Arles, fouilles du dépotoir Arles-Rhône 3, 2007. Musée Départemental de l'Arles Antique.

Col d'amphore avec bouchon en cuir (extrêmement rare)
Type Gauloise 4 produite en Gaule entre la fin du 1er et le milieu du IVème siècle de notre ère. Arles, fouilles du dépotoir Arles-Rhône 3, 2011. Musée Départemental de l'Arles Antique.

Gauloise 4 et son couvercle
Les lettres T.CR.V correspondent aux initiales d'un citoyen romain, vraisemblablement le propriétaire de l'atelier qui a produit l'amphore.
produite en Languedoc à la fin du 1er - milieu du IVème siècle de notre ère.

 

Photos : Fouilles du Rhône en 2007 - Musée Départemental de l'Arles Antique (Arles - Bouches-du-Rhône)

Au beau milieu de la Camargue... le fort de Peccais.

Le fort de Peccais est aujourd'hui perdu au bout du monde, dans un lieu hostile et inhospitalier, à l'intersection du canal de Silvereal, ancien lit du Petit Rhône, et du canal du Bourgidou reliant Aigues-Mortes (8 km).

Au contraire, entre la date de création du premier impôt d'État sur le sel, la gabelle, par Philippe le Bel en 1286 et sa suppression par la Révolution en 1790, les seize salins royaux de Peccais (bénéficiant d'un sol dur, d'un ensoleillement et d'un vent privilégiés par l'évaporation) étaient le coeur économique d'un territoire suractif comptant jusqu'à 2000 saisonniers venus de l'arrière-pays et séjournant pendant la période des récoltes estivales dans un village champignon le long du canal de chargement. Le sel de Peccais était redistribué dans tout le royaume via le Rhône, qui portait des convois de chalands surdimensionnés (jusqu'à 412 tonnes au XIVème siècle) pour éviter la contrebande et le vol.

Au cours des guerres de Religion, le contrôle du sel, qui permet de solder les troupes en campagne, fait de Peccais un enjeu acharné des factions. Construit en 1569 pour protéger douaniers et soldats, pris et repris avec Aigues-Mortes en 1577, le fort est abandonné aux protestants comme place de sûreté en 1598 (édit de Nantes), avec une garnison fixée à dix-huit hommes. Rendu lors de la paix d'Alès (1629), il est reconstruit pour son gouverneur Charles de Saint-Simon, oncle du mémorialiste, par le grand ingénieur Pierre d'Argencourt.

Le fort est le fruit de cette reconstruction globale du second quart du XVIIème siècle ; mais la forme des quatre bastions, dont le tracé des flancs évolue de l'angle droit à la diagonale pour flanquer le bastion collatéral, montre que la reconstruction a intégré les témoins des formes antérieures.

Réactualisé au milieu du XVIIIème siècle par l'ingénieur Jean-François Mareschal, le fort est abandonné à la Révolution, mais reprend du service au cours de la dernière guerre, compte tenu de sa proximité du littoral : l'occupant y installe plusieurs abris et blockhaus.

Magistral résumé de l'histoire de la fiscalité d'État et de celle de la fortification bastionnée avant Vauban, le fort est en attente de sa mise en valeur.       

Photos : Le Fort de Peccais, en Camargue. (Aigues-Mortes - Gard)

Via Aquitania... Le milliaire de Saint-Couat d'Aude...

Nous sommes ici à Saint-Couat d'Aude, dans le jardin du Monument aux Morts, tout contre l'église. Cette borne milliaire, datant d'Auguste, permet de dater et de confirmer le tracé de la Via Aquitania, entre Narbonne et Carcassonne. Il s'agit là, bien sûr, d'un moulage.
L'original est visible au Narbo Via à Narbonne.

Photos : Le Milliaire de Saint-Couat-d'Aude (Aude - Occitanie)

Rome... l'Arc de Titus.

SENATVS POPVLVSQVE ROMANVS - DIVO TITO - DIVI VESPASIANI F - VESPASIANO AVGVSTO (Le Sénat et le Peuple romain [dédient cet arc] au divin Titus Vespasien Auguste, fils du divin Vespasien. Par "F", il faut lire "FILIO" et par divin, il faut comprendre feu, car Vespasien et Titus étaient déjà morts lors de la construction du monument.

L'arc est élevé par le Sénat et le peuple romain, en mémoire de l'Empereur Titus. Fils de Vespasien, Il partit avec son père à la conquête de la Judée, qui représentait une province sensible sur la frontière de l'empire. Le siège de Jérusalem, qui dura d'avril à septembre 70 de notre ère, se termina par le sac du temple de la ville, dont le mur des lamentations reste aujourd'hui le seul vestige.

En entrant dans le Forum romain par l'est, dos au Colisée, et en empruntant la Via Sacra (voie sacrée), l'Arc de Titus est le premier monument que l'on rencontre. Sous son arche unique, nous pouvons apercevoir deux bas-reliefs qui nous retracent cette conquête. Sur le pilier sud, le triomphe de Titus, debout sur son quadrige guidé par la déesse Rome. Sur le pilier nord, des légionnaires transportent le butin du temple. Nous pouvons y apercevoir, entre autres, la menora.

   

 

 

Photos : L'Arc de Titus - Forum romain (Rome - Italie)