Ces trois bornes milliaires, datant des Ier et IIème siècle de notre ère, ont été découvertes près du Trophée de la Turbie. Elles étaient implantées le long de la Via Iulia Augusta et portent respectivement les numéros DCIV (604), DCV (605) et DCVI (606) soit plus de 600 000 pas de Rome. La première est dédiée à Auguste, les deux autres à Hadrien. Elles sont, toutes trois, visibles au Musée Archéologique de Cimiez.
Photos : Musée Archéologique de Cimiez (Nice - Alpes-Maritimes)
Lors des fouilles archéologiques de 1968, cette très belle borne milliaire fut découverte à proximité de la voie dallée. Taillée dans le marbre et datant du IVème siècle de notre ère, elle était dédiée à Constantin II qui était né à Arles.
Nous pouvons y lire :
"Au très noble César Flavius Claudius Constantin le Jeune, fils de l'empereur Flavius Valerius Constantin, pieux, heureux, invincible, auguste."
Photos : Borne milliaire du Musée d'Histoire de Marseille (Marseille - Bouches-du-Rhône)
C'est au siècle dernier, lors des fouilles archéologiques qui ont mis au jour le jardin des vestiges, que cette très belle portion de voie pavée a été découverte. Elle se situe à hauteur de la porte Est de la ville antique, tout contre le port romain, et devait rejoindre la Via Aurelia, à hauteur d'Aquae Sextiae, l'actuelle Aix-en-Provence.
Construite en dalles de pierres de Cassis, les rainures rendaient le dallage moins glissant aux attelages qui, avec le temps, ont creusé de profondes ornières.
Cette voie recouvre une autre voie faite de galets, beaucoup plus ancienne. Son tracé, qui pourrait remonter au VIème siècle avant notre ère, continue sous la Grand-Rue moderne, qui le pérennise.
Photos : Jardin des Vestiges (Marseille - Bouches-du-Rhône)
Plusieurs auteurs antiques, comme Ausone (IVème), Hilaire (Vème) ou encore, un peu plus tard, Grégoire de Tours au VIème siècle, nous rapportent la présence d'un pont de bateaux qui reliait les deux rives du Rhône. Aujourd'hui, seuls quelques vestiges sont encore visibles sur la rive droite, nous rappelant que c'est ici que la Via Aurelia franchissait le fleuve.
Un peu plus loin, au second plan, nous pouvons apercevoir les restes d'un autre pont, beaucoup plus récent (XIXème siècle) qui permettait à la voie ferrée de relier Arles à Lunel et Sète, en passant par le quartier de Trinquetaille. Les piliers aux lions ainsi que deux piles, en pierre de Beaucaire, sont les seuls vestiges encore debout, le reste ayant été détruit par les bombardements alliés en 1944.
Photos : Vestiges du pont de bateaux antique et Pont du chemin de fer Arles-Lunel - (Arles - Bouches-du-Rhône)
En arrivant à ARAVSIO par le nord et avant même de pénétrer dans la ville, nous découvrons un imposant monument, au beau milieu d'un rond-point. Nous sommes sur la Via Agrippa et c'est un arc triomphal, très impressionnant, qui impose une halte. Érigé à la gloire des fondateurs de la cité gallo-romaine, les vétérans de la IIème légion Gallica, au tout début de notre ère, il commémore les victoires d'Actium et celles sur les tribus celtes de la région.
Photos : Arc de Triomphe d'ARAVSIO (Orange - Vaucluse)
Voici d'autres éléments visibles "in situ" :
La pyramide de la "SPINA" du Cirque antique...Visible Boulevard Fernand Point...
L'Odéon antique...Visible tout près du théâtre antique...
Une portion de voie antique et sa borne milliaire...Visibles dans le jardin du 8 mai 1945...
L'inscription dédicatoire nous a été transmise intégralement par Pline l'Ancien dans son Histoire Naturelle et les éléments, retrouvés au sein du village, ont permis sa reconstitution. Nous retrouvons ainsi l'épigraphie présente sur un grand nombre d'édifices de l'époque avec, toutefois, une précision sur 44 peuplades qui occupaient ce vaste territoire alpin ;
en voici la liste : TRVMPILINI, val Trompia, haute vallée de la Mella (affluent de l'oglio) ;
CAMVNNI, val Camonica, haute vallée de l'oglio ;
VENNONETES, Valteline, haute vallée de l'Adda ;
VENOSTES, Val Venosta, haute vallée de l'Adige ;
ISARCI, vallée de l'Isarco, affluent du haut Adige ;
BREVNI, région du col du Brenner ;
GENAVNES, Val Genaun, dans la basse Engadine (vallée de l'Inn) ;
FOCVNATES : ? ;
VINDELICORVM GENTES QVATTVOR : COSVANETES, RVCINATES, LICATES, CATENATES, en Vindélicie, partie occidentale de la province de Rétie. Les Licates devaient occuper la vallée du Lech (LICVS) ;
AMBISONTES, haute vallée de la Salzach (ISONTA) ;
RVGVSCI : ? ;
SVANETES, entre les hautes vallées du Rhin et de l'Inn (haute Engadine) ;
CALVCONES : ? ;
BRIXENTES, sur le Rhin en amont du lac de Constance, région de Bregenz (BRIGANTIVM) ;
LEPONTI, Val Leventina (hautes vallée du Tessin) et Alpes Lépontiennes ;
VIBERI, sources et haute vallée du Rhône ;
NATVATES, sur le Rhône en amont du Léman, région de Saint-Maurice-en-Valais (TARNAIAE) ;
SEDVNI, sur le Rhône, région de Sion ;
VERAGRI, sur le Rhône, région de Martigny-en-Valais (OCTODVRVS) ;
SALASSI, Val d'Aoste, haute vallée de la Doire Baltée ;
ACITAVONES : ? ;
MEDVLLI, maurienne, vallée de l'Arc (affluent de l'Isère) ;
VCENNI, peut-être l'Oisans, vallée de la Romanche ;
CATVRIGES, haute vallée de la Durance, région de Chorges (CATVRIGOMAGVS) et d'Embrun ;
BRIGIANI, peut-être la région de Briançon (BRIGANTIO), sources de la Durance ;
SOGIONTII : ? ;
BRODIONTII, Bodiontici de Digne ? ;
NEMALONI, EDENATES, ESVBIANI (l'Ubaye ? ou la Vésubie ? ), VEAMINI, GALLITAE, TRIVLLATI, ECTINI : ? ;
VERGVNII, peut-être la région de Vergons, dans la vallée du Verdon ;
EGVITVRI, NEMETVRI, ORATELLI : ? ;
NERVSI, capitale Vence (VINTIVM) ;
VELAVNI : ? ;
et enfin SVETRI, capitale Castellane (SALINAE).
Les quelques 140 morceaux retrouvés dans les environs du trophée ont été intégrés dans le panneau moderne.
Photos : Inscription dédicatoire reconstituée - Trophée d'Auguste (La Turbie - Alpes Maritimes)
Dessins : Revue Gallia - 1955 (Jules Formigé)
Détruit lors des invasions barbares, il est transformé en forteresse dans la première moitié du Moyen-Âge. Deux portails permettaient l'accès au chateau.
L'un d'eux encore visible, celui du Réduit, date du XIIIème siècle. Il est surmonté de mâchicoulis et se situe sur le passage de l'ancienne Via Iulia Augusta.
Photos : Gravure tirée du Theatrum Statuum Sabaudiae(1682) ;
Portail du REDVIT et ruelle de la ville médiévale (La Turbie - Alpes Maritimes)
Rare monument antique, de ce type, à être parvenu jusqu'à nous, le trophée d'Auguste nous apparait, aujourd'hui, dans une restauration datant du début du XXème siècle. Cette réalisation s'est appuyée sur une projection de l'architecte Jules Formigé, lui-même s'étant inspiré des textes antiques de Vitruve, Pline et César.
Édifié à la fin du 1er siècle av. J.-C. sur le point le plus haut de la Via Iulia Augusta, il commémorait les victoires de l'empereur sur les peuples alpins. Sa dégradation commença au début du Vème siècle avec la destruction de sa statuaire par les moines de Lérins menés par Honorat, qui y voyait là un symbole païen. Ainsi, la statue d'Auguste qui surplombait l'édifice et celles de ses généraux, placées tout le long du péristyle, ont été détruites.
Décoré d'un bel ensemble d'ordre dorique : nous y reconnaissons les colonnes en fûts, surmontées de chapiteaux annelés ; le tout supportant une belle frise composée de métopes, triglyphes, mutules et gouttes. S'agissant de l'ordre dorique romain, les fûts de colonnes ne sont pas cannelés...
En 312 avant J.-C. ,près de deux siècles avant la construction de la Via Domitia, débute celle de la première route pavée extra-urbaine : la VIA APPIA. C'est à l'initiative du Censeur APPIVS CLAVDIVS CAECVS, (premier écrivain latin connu), qu'elle vit le jour afin de relier Rome à Capoue puis, plus tard, à Brindisi...
Aujourd'hui encore, de nombreux tronçons sont en parfait état de conservation.
I Mille romain sur la Via Appia, IV amortisseurs à changer...
Photos : La Via Appia (Roma).
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