Un petit clin d'oeil à Gérard, mon collègue de travail...
Article du Midi Libre (Edition du dimanche 04 mai 2008)...
Le 28 février, Gérard Sanz a ajouté un sacré trophée à son tableau de chasse sous-marine...
«Moi, l'archéologie sous-marine, c'est pas mon truc. Mais quand je l'ai aperçu posé sur le sable, je me suis dit que j'étais en train de vivre un instant mémorable. » Gérard Sanz n'en est pas encore revenu. La plongée, ce Florensacois de 49 ans connaît bien. Mais, depuis trente ans, c'est la chasse sous-marine et la faune qui le passionnent. Ce matin-là du 28 février dernier, c'est pourtant un tout autre spécimen qu'il a "harponné" du regard. « J'étais à 7 mètres de fond aux alentours de Fort Brescou, et je l'ai vu, couché sur un banc de sable, totalement dégagé, d'un bleu éclatant. »
Ce que Gérard Sanz a vu, et qu'il remonte alors précieusement à la surface, c'est un oenochoe. Un bronze parfaitement conservé que, sans hésiter, il apporte immédiatement au musée de l’Éphèbe, à la plus grande joie de sa conservatrice, Odile Bérard. La "lecture" de l'objet va immédiatement permettre d'en établir la rareté. Il s'agit d'un vase romain, datant du Ier siècle. D'une taille d'environ vingt centimètres, ce service à vin à embouchure trilobé est remarquable.
Au pied de l'anse, une tête d'Héraclès portant la peau du lion, est surmontée d'un "calatos" (panier à offrande), d'un profil de visage et d'un Prothomée de lion. « Il en existe au musée du Louvre, à Naples, mais jamais nous n'en avions trouvé ici dans un tel état de conservation », assure Odile Bérard.
Dormant dans les eaux depuis près de 2 000 ans, l'objet doit son état, estime Gérard Sanz, au fait d'avoir été, durant des siècles, recouvert par le sable. « J'avais déjà fréquenté cet endroit mais je me suis aperçu en commençant à plonger que le sable avait été creusé, sans doute lors d'une récent coup de mer, sur une hauteur d'environ 1,50 m. Le vase n'avait donc jamais été roulé, ni déplacé, ni abimé. »
Depuis sa découverte cet oenochoe , qui a peu à peu repris une couleur verte, n'est ressorti du musée que pour une courte inspection dans un laboratoire de Draguignan. Il est à nouveau dans l'eau. Mais cette fois-ci dans un bac comprenant du carbonate de sodium. Il y restera encore plusieurs mois, le temps d'éliminer les ultimes oxydations et rejoindra ensuite l'une des vitrines du musée de l’Éphèbe.
Un "plus" qu'Odile Bérard salue aussi pour « l'esprit civique » de Gérard Sanz qui a eu le « réflexe rare » de ne pas conserver pour lui ce vase. Réflexe qui, dans l'esprit de la conservatrice, n'est hélas sûrement pas celui de tous ceux qui continuent à explorer les fonds sous-marins capagathois ! Raison de plus pour féliciter celui qui, sans le vouloir, a ainsi contribué à l'enrichissement du patrimoine archéologique agathois.
http://www.museecapdagde.com/
Les commentaires récents