Au premier siècle de notre ère, les potiers de la Graufesenque utilisaient des fonds d'assiettes pour inscrire leurs différentes productions au moment de la cuisson de celles-ci. Ainsi étaient alignés, sur trois colonnes, le nom du potier, le type de l'objet ainsi que la quantité enfournée.
Sur cet exemplaire, en écriture cursive d'inspiration grecque, nous pouvons y lire :
autagis cintux XXI
tuθos decametos luxtos
uerecunda canastri
S = D
eti pedalis CX
eti canastri ==D
Albanos panias (I)XXV
Albinos uinari D
Summacos catili (I)(I)CDLX
Felix scota catili V CC
Tritos priuatos paraxi V DL
Deprosagi paraxidi (I)(I)DC
Masuetos acitabili IX D
Les deux premières lignes, en gaulois, signifieraient : premier bordereau de 21, dixième four chargé.
Les lignes suivantes, en latin, donnent des précisions sur les noms des potiers, à consonance gauloise : Albanos, Albinos, Deprosagi, Felix, Masuetos, Priuatos, Scota, Summacos, Tritos, Uercundos...
Ainsi que le type d'objet enfourné : acitabili (vinaigrier, saucière), canistri (corbeille), catili (assiette, plat), panna (coupe), paraxidi (jatte), et leur nombre.
Quant aux dimensions, elles étaient précisées par les signes S= ou ==.
Les quantités inscrites nous donnent une fournée de près de 28000 ustensiles divers.
Photos : Bordereau d'enfournement, en céramique sigillée, de la Graufesenque - Musée Fenaille (Rhodez - Aveyron)
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