C'est en poursuivant la réhabilitation du centre ville que les maisons situées entre les rues de l'Argenterie et des Chaudronniers ont été détruites. S'agissant du centre historique, des fouilles sont aussitôt entreprises. Quelle n'a pas été la surprise des archéologues de mettre au jour deux murs rayonnants parés d'un très bel Opus Vittatum. Il s'agit très certainement d'un monument de spectacle... Peut-être bien le théâtre gallo-romain de la ville, initialement positionné entre la rue de la Tible et la Via Domitia.
Photos : Vestiges gallo-romains de l'Îlot des Chaudronniers (Béziers - Hérault)
Situé au sud de la ville, tout contre la Via Domitia, il reste aujourd'hui l'un des rares monuments de la ville antique dont les vestiges sont encore partiellement visibles. Adossé en partie à la colline, il pouvait accueillir près de 15000 spectateurs. Abandonné vers le IIIème siècle de notre ère, il se transforme en carrière avant d'être occupé, peu à peu, par des habitations, au tout début du Moyen-Âge.
De gauche à droite : La base du Podium qui séparait l'Arena de la Cavea ; Une partie de la galerie découverte ; Détail de la galerie parée en Opus Vittatum ; Les structures de la Cavea ; La galerie et une partie des gradins encore visibles ; La galerie recouverte par les habitations du Moyen-Âge.
Photos : Vestiges de l'amphithéâtre gallo-romain (Béziers - Hérault)
L'aqueduc arrivait dans la ville par le Nord. En suivant l'axe de la rue de Jussieu, puis celui de la rue Édouard Branly. C'est à l'intersection de cette dernière avec la rue Claude Chappe que nous retrouvons une portion de l'ouvrage.
Nous retrouvons ici un très bel alignement sur trois rangs, de blocs de calcaire coquillier, taillés et assemblés en grand appareil. Il s'agit là de la base des arches qui, compte tenu de la taille des blocs, devaient être assez hautes. Nous retrouvons d'autres traces visibles, dans les caves de la rue du Maréchal Foch, qui suit également l'axe de l'aqueduc antique.
Photos : Aqueduc romain de Béziers (Béziers - Hérault)
Nous découvrons une belle longueur de la conduite sur la rive droite de la Lène, au sortir du défilé et avant la source de Font-Jeannette. Ici, le canal circulait en aérien.
Toujours la même facture pour assurer la pérennité de l'ouvrage.
Sur la droite du chemin, l'aqueduc se prolongeait vers la source de Jambe-Torte.
L'aqueduc quitte les gorges de la Lène et s'aprête à recueillir les eaux des sources de Font-Jeannette et Jambe-Torte. Il longe ici, à flanc de coteau, la rive droite de la rivière. Sur les photos ci-contre, nous distinguons très nettement les différents ingrédients d'une construction de qualité : une forte assise à même la roche ; un hérisson fait de galets de rivière ; un béton, de très bonne qualité, constituant le radier et les piedroits de la canalisation. Cette dernière, aujourd'hui obstruée, est toujours en partie revêtue de son enduit d'étanchéité.
Cette source pérenne, située rive gauche de la Lène, descend directement du Puech Noye pour se jeter dans la rivière.
C'est ici que nous avons trouvé des traces d'ouvrages en opus caementicium, un morceau du specus ainsi qu'une partie maçonnée encore "in situ", dans le lit de la rivière. Compte-tenu de la différence de niveau entre la rivière et la canalisation, il ne peut s'agir là que d'un ouvrage aérien ou conçu selon le principe du siphon (déjà connu des romains), qui permettait aux eaux de la Source de Font-Jeannette de traverser la Lène pour se jeter dans l'aqueduc, sur sa rive droite.
A présent, nous remontons les gorges de la Lène, en direction de Fouzilhon.
À environ 250 mètres de la rivière, à l'ouest des bâtiments du "Domaine du Moulin de Lène", nous retrouvons le point de captage de la source de Jambe-Torte (dénommée Combetorte sur les cartes d'Etat-Major du XIXème siècle).
C'est après avoir effectué un changement de direction, de quatre-vingt-dix degrés vers l'ouest, que la canalisation pénètre dans un conduit souterrain qui se prolonge vers la vallée du Badaoussou. Nous distinguons bien, ici, la différence entre la partie à l'air libre et celle enterrée.
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