La ville de LVGDVNVM (Lyon), capitale des gaules, était alimentée en eau par quatre aqueducs. Le plus long d'entre eux, celui du Gier, construit au Ier siècle de notre ère, parcourait quelques 86 kilomètres entre Saint-Chamond et Lyon.
De nombreux vestiges de l'ouvrage sont encore visibles et particulièrement sur la commune de Chaponost. Un alignement de près de 550 mètres nous révèle 92 de ses arches, dont certains éléments ont été restaurés. L'aqueduc, construit en opus caementicium, est orné dans ses parties aériennes d'un très beau parement réalisé en opus mixtum, c'est à dire un judicieux mélange de plusieurs matériaux. Ici, des briques rouges (opus testaceum) associées à des moellons réguliers, formant un appareil réticulé (opus reticulatum).
Le canal, ou specus, dans lequel s'écoulait l'eau est toujours présent en de nombreux endroits. Sa dénivellation, de 105 mètres, nous donne une pente moyenne de 1,1 mètre/kilomètre, soit un peu plus de quatre fois supérieure à celle de l'aqueduc de Nîmes (0,25 m/km pour une dénivellation de 12 mètres environ). Son débit journalier est estimé à 15000 m3. Il est toujours revêtu de son enduit en mortier de tuileaux qui en assurait l'étanchéité. Des regards de visite étaient placés tous les 77 mètres.
Photos : Les arches du Plat de l'Air - Aqueduc romain du Gier (Chaponost - Rhône)
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