De style grec, son édification aurait débuté peu de temps après la bataille du lac Régille et daterait donc du début de la République.
Son autre nom "Le Temple des Dioscures" pourrait trouver son origine dans le texte de Denys d'Halicarnasse, qui nous relate en détail le déroulement de la bataille, dont l'issue est directement associée à une intervention divine.
"ν ταύτῃ λέγονται τῇ μάχῃ Ποστομίῳ τε τῷ δικτάτορι καὶ τοῖς περὶ αὐτὸν τεταγμένοις ἱππεῖς δύο φανῆναι, κάλλει τε καὶ μεγέθει μακρῷ κρείττους, ὧν ἡ καθ´ ἡμᾶς φύσις ἐκφέρει, ἐναρχόμενοι γενειᾶν, ἡγούμενοί τε τῆς Ῥωμαικῆς ἵππου καὶ τοὺς ὁμόσε χωροῦντας τῶν Λατίνων παίοντες τοῖς δόρασι καὶ προτροπάδην ἐλαύνοντες. Καὶ μετὰ τὴν τροπὴν τῶν Λατίνων καὶ τὴν ἅλωσιν τοῦ χάρακος αὐτῶν περὶ δείλην ὀψίαν τὸ τέλος λαβούσης τῆς μάχης, ἐν τῇ Ῥωμαίων ἀγορᾷ τὸν αὐτὸν τρόπον ὀφθῆναι δύο νεανίσκοι λέγονται, πολεμικὰς ἐνδεδυκότες στολὰς μήκιστοί τε καὶ κάλλιστοι καὶ τὴν αὐτὴν ἡλικίαν ἔχοντες, αὐτοί τε φυλάττοντες ἐπὶ τῶν προσώπων ὡς ἐκ μάχης ἡκόντων τὸ ἐναγώνιον σχῆμα, καὶ τοὺς ἵππους ἱδρῶτι διαβρόχους ἐπαγόμενοι. Ἄρσαντες δὲ τῶν ἵππων ἑκάτερον καὶ ἀπονίψαντες ἀπὸ τῆς λιβάδος, ἣ παρὰ τὸ ἱερὸν
τῆς Ἑστίας ἀναδίδωσι λίμνην ποιοῦσα ἐμβύθιον ὀλίγην, πολλῶν αὐτοὺς περιστάντων καὶ εἴ τι φέρουσιν ἐπὶ κοινὸν ἀπὸ στρατοπέδου μαθεῖν ἀξιούντων, τήν τε μάχην αὐτοῖς φράζουσιν, ὡς ἐγένετο καὶ ὅτι νικῶσιν· οὓς μεταχωρήσαντας ἐκ τῆς ἀγορᾶς ὑπ´ οὐδενὸς ἔτι λέγουσιν ὀφθῆναι, πολλὴν ζήτησιν αὐτῶν ποιουμένου τοῦ καταλειφθέντος τῆς πόλεως ἡγεμόνος. Ὡς δὲ τῇ κατόπιν ἡμέρᾳ τὰς παρὰ τοῦ δικτάτορος ἐπιστολὰς ἔλαβον οἱ τῶν κοινῶν προεστῶτες, καὶ σὺν τοῖς ἄλλοις ἅπασι τοῖς ἐν τῇ μάχῃ γενομένοις καὶ τὰ περὶ τῆς ἐπιφανείας τῶν δαιμόνων ἔμαθον, νομίσαντες τῶν αὐτῶν θεῶν εἶναι ἄμφω τὰ φάσματα ὥσπερ εἰκὸς Διοσκούρων ἐπείσθησαν εἶναι τὰ εἴδωλα."
"On dit que dans cette bataille deux cavaliers d'une grande beauté, d'une taille au-dessus de l'ordinaire, et dans la fleur de leur jeunesse, apparurent au dictateur Postumius et à toutes les troupes qui suivaient ses enseignes ; qu'ils marchaient devant la cavalerie Romaine, frappaient à coups de lances et. mettaient en fuite tous les Latins qui se présentaient au combat. On ajoute qu'après la déroute des Latins et la prise de leur camp, le combat étant déjà fini, deux jeunes gens d'une taille majestueuse, d'une beauté surprenante, et de même âge que ceux qui avaient apparu à Postumius, se montrèrent aussi sur le soir dans la place publique de Rome, qu'ils étaient en habit de guerriers, et que leur mine fière et menaçante et leurs chevaux encore tout en sueur faisaient connaître qu'ils venaient du combat ; que tous deux mirent pied à terre et se lavèrent dans l'eau d'une fontaine qui sort d'auprès le temple de Vesta et qui forme un petit bassin assez profond, qu'une foule de citoyens qui les environnait leur ayant demandé s'ils avaient quelque nouvelle du camp, ils racontèrent comment le combat s'était passé, et annoncèrent la nouvelle de la victoire des Romains, qu'après cela ils sortirent de la place publique, et qu'on ne les revit plus, quelque recherche qu'en fît le gouverneur qui était resté à Rome. Le lendemain les magistrats reçurent des lettres du dictateur qui leur marquait entre autres circonstances de la bataille l'apparition de ces divinités. Sur son récit, ils crurent avec quelque fondement que c'étaient les mêmes qu'ils avaient vues et que ce devait être Castor et Pollux."
Texte : Archéologies Romaines (Denys Halicarnasse)
Tite-Live, lui, nous en donne une version plus plausible dans le texte qui suit.
"Ibi nihil nec diuinae nec humanae opis dictator praetermittens aedem Castori uouisse fertur ac pronuntiasse militi praemia, qui primus, qui secundus castra hostium intrasset ; tantusque ardor fuit, ut eodem impetu, quo fuderant hostem Romani, castra caperent. Hoc modo ad lacum Regillum pugnatum est. Dictator et magister equitum triumphantes in urbem rediere."
"Dans cette circonstance, le dictateur, n'oubliant aucune des ressources que pouvaient lui offrir les dieux et les hommes, voua, dit-on, un temple à Castor, et proclama des prix pour le premier et le second soldat qui entreraient dans le camp des Latins. L'ardeur fut telle, que, du même élan qui dispersa l'ennemi, les Romains s'emparèrent de son camp. Telle fut la bataille du lac Régille. Le dictateur et le maître de cavalerie rentrèrent triomphants à Rome."
AB VRBE CONDITA (TITVS LIVIVS)
Les photos, ci-contre, positionnent les deux monuments sur le Forum.
Photos : Le Temple de Castor et Pollux - Forum Romanum (Rome - Italie)
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