En amont du village de Magalas, dans la vallée du Badaoussou, l'aqueduc franchissait le ruisseau sur un ouvrage aujourd'hui disparu. Peut-être s'agissait-il d'un pont d'arches comme nous l'atteste la présence de nombreux moellons réguliers, en calcaire coquillier, sur un mur à proximité.
À cet endroit, l'aqueduc était certainement à ciel ouvert. Le specus, en béton (mélange de chaux grasse et de pierres cassées), reposait sur un hérisson de galets de rivière. L'état de certains blocs, encore intacts, dénote un béton de très bonne qualité.
Ici, nous distinguons bien la différence entre la couche de chaux et le revêtement étanche de couleur rougeâtre.
Sur cette partie du canal, entièrement retournée, nous apercevons nettement les galets de rivière du hérisson de fondation.
Une petite parenthèse (pour rejoindre l'esprit de Jean-Louis ANDRIEU) :
"En effet, l'aqueduc de Béziers est plus récent et plus modeste que celui de Nîmes et il est vrai qu'il n'en présente pas, non plus, les mêmes signes de magnificence. Les techniques employées sur l'aqueduc de Béziers, révolutionnaires à l'époque, n'ont certainement pas nécessité autant de main-d'oeuvre et de savoir-faire que pour le Pont du Gard ou les autres réalisations aériennes, entre les sources d'Eure et Nîmes, aujourd'hui disparues. Mais, l'aqueduc romain de Béziers reste un ouvrage majeur dans l'histoire de la ville et l'état dans lequel nous le découvrons aujourd'hui ne peut qu'emplir notre coeur d'un profond désarroi. N'oublions pas que nos villes contemporaines au passé antique, dont la beauté nous réjouit toujours, sont issues pour une grande part de matériaux réemployés et du dur labeur de tous ces hommes qui ont su ériger, avec peu de moyens, de superbes cités dont les vestiges à présent sont, sinon oubliés, largement ignorés. "
Extrait de "Le long de la Via Domitia" de Guy CARLIGNY.
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