Avec un peu de chance, nous pouvons même tomber sur de magnifiques tessons de céramique sigillée. La décoration, très riche, est encore bien visible, malgré les deux millénaires passés dans le sol.
Le labour n'étant pas profond, certaines cassures, toutes fraiches, nous renseignent sur la très faible profondeur des vestiges.
C'est incroyable tout ce que nous pouvons trouver, à même le sol.
De nombreux éléments sont facilement identifiables ainsi, se côtoient : meules en basalte, pavements, poteries, poignées d'Amphora et de Dolium, enduits, tuyaux d'écoulement et bien d'autres choses encore...
Le Languedoc est cultivé depuis plusieurs millénaires et déjà, à l'époque gallo-romaine, les villae fleurissaient dans nos campagnes. Si certaines ont déjà été répertoriées ou fouillées, d'autres ont sombré dans l'oubli.
C'est à la faveur d'un labour que nous pouvons voir réapparaitre les richesses que recèle le sol de notre belle région.
Tout d'abord, nous sommes attirés par la présence d'une grande concentration d'éclats de marbre, provenant de tout le pourtour méditerranéen.
Ensuite, en s'approchant d'un peu plus près, la découverte de nombreux morceaux de Tegulae et d'Imbrices ne laissent plus de place au doute. Nous nous trouvons bien sur un site gallo-romain.
Voici d'autres éléments visibles "in situ" :
La pyramide de la "SPINA" du Cirque antique...
Visible Boulevard Fernand Point...
L'Odéon antique...Visible tout près du théâtre antique...
Une portion de voie antique et sa borne milliaire...Visibles dans le jardin du 8 mai 1945...
Comme c'est le cas pour les théâtres de Fourvière et d'Orange, c'est la configuration du terrain qui détermina le choix de son emplacement. Le théâtre, dont la cavea est adossée à la colline de Pipet, était dominé par un espace cultuel, visible de très loin. D'une capacité de près de 13000 places, il comptait parmi les plus grands théâtres de la Gaule romaine.
Les éléments d'origine, découverts sur place, dénotent d'une très grande richesse architecturale. Certains sont encore "in situ" comme une partie des gradins de la cavea, quelques marches de vomitorium, une partie du mur du podium sur lequel s'appuie un banc, certainement réservé à l'élite de la société, ou encore une grande partie de la base du mur de scène ainsi que le pavement, en opus sectile, de l'orchestra.
Photos : Théâtre antique de Vienne (Vienne - Isère)
En quittant le Temple d'Auguste par le sud et en empruntant, sur la gauche, la rue Joseph Brenier puis la rue Chantelouve, nous arrivons devant le jardin archéologique de Cybèle...
Où nous pouvons apercevoir deux grandes arcades en élévation. Nous nous trouvons devant les vestiges de l'angle sud-est du Forum romain. L'arcade située au nord repose sur un niveau plus bas, entièrement dallé, auquel on accède par un escalier. Il s'agit là d'une entrée monumentale vers le forum. La seconde arcade, placée sur un soubassement, assurait l'harmonie de l'ensemble en fermant l'est du forum.
Photos : Le jardin archéologique de Cybèle (Vienne - Isère)
Parmi les temples romains qui sont parvenus jusqu'à nous, celui de Vienne est, avec la Maison Carrée à Nîmes, l'un des deux monuments encore les mieux conservés dans toute la gaule gallo-romaine. Dédié tout d'abord à Rome et à Auguste, puis à Auguste et son épouse Livie, nous retrouvons, comme à Nîmes, les marques laissées par les lettres dans la frise et l'architrave. Il s'élevait au beau milieu du Forum, dont seules deux arches sont encore visibles dans le jardin de Cybèle.
Sa conservation jusqu'à nos jours, est due à sa transformation en église, dès la chute de l'empire romain. Ainsi, Notre-Dame de la Vie a traversé les siècles jusqu'à sa restauration, vers la fin du XIXème siècle. Le temple et la Cella ont retrouvé leur aspect originel.
Photos : Le Temple d'Auguste et de Livie (Vienne - Isère) - L'Église Notre-Dame de la Vie (Source BNF - Bibliothèque Nationale de France)
C'est dans la partie ouest des thermes que les vestiges conservés des latrines nous immergent le mieux dans cette période, et les installations et décors alentours nous abreuvent de cette ingéniosité et de ce luxe qui faisaient la réputation de cette civilisation.
Contre les murs, au sud et à l'ouest, s'appuyait un banc de près de quarante sièges, certainement recouvert de marbre. Une partie est encore visible, ainsi que deux consoles qui le soutenaient.
Les murs étaient ornés de magnifiques peintures, dont les scènes reflétaient en harmonie l'ambiance des thermes, toutes proches.
Mais la grande richesse de ce lieu réside dans la mise en œuvre de la gestion de l'eau. Pas moins de cinq fontaines alimentent un bassin semi-circulaire, entièrement recouvert de marbre et entouré de colonnes. Cette eau, s'évacuant par le trop-plein du bassin, se déverse dans deux rigoles qui alimentent, en eau propre réservée aux ablutions, une troisième rigole placée juste devant les sièges. Puis, elle termine sa course en circulant sous les sièges, avant de rejoindre l'égout de la cité.
Nous avons du attendre le XIXème siècle pour atteindre, à nouveau, ce degré de confort.
Photos : Latrines des Thermes - Site archéologique gallo-romain (Saint-Romain-En-Gal - Isère)
Entre le Vème et le IIème siècle av. J.-C., la Domus, maison romaine traditionnelle, s'organisait autour d'une pièce principale : l'atrium.
Une ouverture dans la toiture permettait à la fois la diffusion de la lumière dans les pièces attenantes et la récupération des eaux de pluies dans un bassin associé à une citerne.
À partir du IIème siècle avant notre ère, la demeure romaine s'ouvre à la lumière avec la création de jardins entourés de colonnades (Péristyles). Puis, au Ier siècle de notre ère, la distribution de l'eau courante directement dans la maison, par l'intermédiaire de systèmes d'adduction très perfectionnés, rendra l'atrium inutile et il disparaitra peu à peu ou sera transformé. C'est pourquoi il est très rare d'en trouver en gaule romaine. C'est là le seul exemplaire découvert à Vienne.
Photos : Mosaïque de l'Atrium (Musée archéologique de Saint-Romain-En-Gal - Isère)
Les commentaires récents