En quittant l'enceinte de confinement du donjon, nous débouchons sur la cour intérieure, vaste quadrilatère bordé d'arcades sur trois de ses côtés et décoré, en son centre, d'un puit...
C'est à partir de cette cour, le coeur de la forteresse, que l'on accédait à l'ensemble des batiments... On peut ainsi y découvrir, tour à tour :
la chapelle Saint-Sébastien...
ainsi que les écuries en sous sol, transformées aujourd'hui...
En redescendant du donjon, nous découvrons la boulangerie et ses fours... Ces derniers servaient non seulement à nourrir l'ensemble des troupes mais alimentaient également la salle de bain du gouverneur, toute proche, en eau chaude...
Cet ingénieux système de récupération de chaleur réchauffait à la fois l'eau et la pièce, pouvant la transformer en un véritable sauna. Le gouverneur pouvait aussi y prendre un bain dans une baignoire, luxe rare dans ce type d'ouvrage...
Véritable chef-d'oeuvre de l'architecture militaire de la fin du XVème siècle, cette forteresse a été construite par l'Espagne, sous les ordres de Ferdinand le Catholique, Roi d'Aragon...
Entièrement conçue par l'ingénieur du roi Francisco Ramiro Lopez, elle est un véritable exemple de transition entre le chateau médiéval et la forteresse moderne : une nécessaire évolution avec l'apparition des boulets métalliques d'artillerie...
Le choix de son emplacement est judicieux, car situé à la frontière entre les royaumes de France et d'Aragon, vérouillant l'étroite bande de terre entre les massifs des Corbières et les étangs de bord de mer, seul accès par le nord. Nous y trouvons également sur place de nombreuses sources, atout majeur en cas de siège.
Cet emplacement privilégié avait été également retenu par les mensores romains puisque la Via Domitia passe à cet endroit, au pied même de la forteresse...
Arrivés à hauteur du Bois de la Vallongue, au nord-est de Pinet, nous pouvons apercevoir une superbe coupe de la Via Domitia.
Bien que l'interprétation faite sur place ne soit pas garantie, cette tranche d'histoire, qui a su parvenir intacte jusqu'à nous, présente les différentes couches de sa construction... Nous pouvons y reconnaître celle du statumen (matériaux de fondation formant l'assise même de la voie et permettant son drainage interne), du rudus ou nucleus (graviers et sables pour égalisation) ainsi que du summum dorsum qui représente la couche finale de roulement. Cette portion de voie semble avoir subi une refection puisque ces différentes étapes se répètent...
Étape importante le long de la Via Domitia, l'Oppidum de Ruscino est à l'origine du nom de Roussillon, donné à la région...
Occupé dès le Néolitique, Ruscino prendra, peu à peu de l'importance devenant, vers le VIème siècle avant notre ère, un comptoir commercial à l'identique de ceux de Lattara, Ensérune, Illibéris, Amporion... Il est alors La Capitale des Sordes (peuple implanté sur la partie la plus au sud de l'ibéro-ligurie, comprenant la plaine du Roussillon et le nord-est de l'Espagne)...
Au premier siècle avant notre ère, Sous César, Ruscino deviendra un Oppidum Latinorum, véritable cité de droit latin et l'on vit alors s'y élever le Forum...
En suivant la Via Domitia sur la rive gauche du Buès et au départ du Pont de Ganagobie, un chemin sinueux, un peu plus loin sur notre gauche, nous conduit jusqu'au Monastère (attention, çà grimpe)...
En suivant le chemin à gauche de l'église, vous arriverez en bordure du plateau et aurez une vue magnifique sur la vallée de la Durance avec, en arrière-plan, la chaîne des Alpes...
Depuis 1992, la communauté Bénédictine des moines de Hautecombe s'y est installée définitivement...
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